« J’ai toujours été friand des expressions, des mots à double sens, des équivoques, des traductions et des jeux de langage. Dans La leçon de français, j’ai cherché à mettre ça en situation pour créer une histoire impliquant le narrateur… Étant un conteur par malentendu, je fais comme à mon habitude, je m’empare de tout : contes adaptés, mythologie, faits divers, proverbes, blagues. Le fait de jongler avec divers matériaux s’inscrit résolument dans l’art de raconter. C’est un compromis entre l’oralité et l’écriture en jeu. Des ateliers que j’ai donnés sur la parole auprès de demandeurs d’asile ont nourri l’écriture du spectacle. L’acquisition du français est cruciale pour les demandeurs d’asile. Je ne pouvais pas passer à côté de leurs difficultés à se faire comprendre.
La langue en exil
Ce spectacle interroge le rapport de notre société à sa langue, aux autres langues et aux trajets des personnes. C’est un miroir tendu à notre façon de vivre et d’être humain. Il faut apprendre à écouter les paroles pour en extraire l’essentiel. Cela n’exclut pas l’humour, le décalage, la poésie et l’imaginaire pour mettre en relief la réalité sans en nier la gravité. Tout conteur est concerné par ce qu’il raconte. L’histoire, par ricochets, le « touche » et l’engage dans sa manière de l’énoncer. L’exil de mon père donne une dimension particulière à mon récit. Mais chaque spectateur est embarqué dans un voyage qui parle de parcours familiaux, de rapport au monde et d’une foule d’histoires avec les mots ».
Propos recueillis par Anaïs Heluin
à 14h05, relâche les mercredis. Tel : 04 90 03 01 90. Durée : 1h15.
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