Théâtre - Entretien

Kentarô Kobayashi

Kentarô Kobayashi - Critique sortie Théâtre


« J’utilise l’art du mime et du geste, parfois la voix. »

En japonais, Potsunen désigne celui qui, seul, semble s’ennuyer. Qui incarnez-vous dans vos sketches ?

Kentarô Kobayashi : J’incarne avec humour dans ces one man shows une pléiade de personnages plus ou moins loufoques. Ces tranches de vie alternent avec des sketches plus visuels où je joue avec des films d’animation sur écran géant, des éléments de décor surréalistes, des accessoires de prestidigitateur.

Comment concevez-vous vos spectacles ?

K. K. : Des étapes complexes se succèdent jusqu’au moment de la création. J’utilise l’art du mime et du geste, parfois la voix. Je ne tiens pas à tout expliquer : le spectateur est en mesure d’imaginer des solutions qui lui conviennent.

Quels sont les thèmes que vous abordez ?

K. K. : Les thèmes sont variés et ne se démodent pas. Je ne mime donc aucune figure connue des médias ni aucun homme politique. Je préfère l’intemporel et l’universel. Dans l’un des sketches apparaît le bilboquet, un jouet traditionnel japonais ; dans un autre, surgit un personnage du cinéma de genre, comme le samouraï. Je fais plutôt usage d’objets « rétro ». Un lien – souvent comique – entre l’humain et l’objet s’établit par la force des choses.

Recourez-vous à l’improvisation ?

K. K. : Rien n’est improvisé ; tout est préparé. Je mets en scène ce qui existe déjà en moi, de légères modifications interviennent selon les réactions du public. Le plus souvent, les sketches présentés au Japon ne font pas intervenir le texte, ils sont mimés et muets ; ouverts à toutes les langues, ils sont libres. Certaines scènes nouent un lien entre le corps et l’image, ces images font appel à des situations basiques de mangas, ou bien à de simples lignes sur un tableau blanc.

Comment vous considérez-vous en tant qu’artiste ?

K. K. : Je suis un interprète du spectacle vivant, invité à des émissions télévisées, tout en produisant moi-même une émission spécialisée. J’appartiens aussi au duo Rahmens, et je dirige une compagnie théâtrale qui crée des pièces. Changer de points de vue me stimule, comme importe d’abord la communication avec soi, l’autre et l’objet.

 

Propos recueillis par Véronique Hotte


Du jeudi 14 au samedi 16 juin 2012 à 20h, et samedi à 15h. Maison de la culture du Japon, 101 bis, quai Branly 75015 Paris. Tél : 01 44 37 95 95

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