Judi Jackson et Thomas Galliano au Duc des Lombards

Deux affiches juvéniles retiennent l’attention ce mois-ci à l’angle de la rue des Lombards. D’abord Judi Jackson, l’électrisante chanteuse américaine à la personnalité débridée (les 9 et 10 décembre). Née en Virginie en 1993, son parcours a été marqué par sa rencontre fortuite avec Wynton Marsalis puis avec Michael League (de Snarky Puppy) avec lequel elle grave un premier single. Ce qui frappe d’emblée chez cette chanteuse remarquable, c’est son charme de lolita effrontée (elle posait entièrement nue sur la pochette de son premier album) articulé à un tempérament d’écorchée vive qui renvoie à deux de ses idoles : Billie Holiday et Nina Simone. Judi Jackson vit aujourd’hui sur les bords de la Tamise, où elle enregistré en juin 2018 son premier album “Judi Jackson Live in London”. Elle sera sur scène à Paris où elle n’a pas encore la place qu’elle mérite, avec son groupe régulier composé de Jamie Safir (claviers), Will Cleasby (batterie) et Joe Downard (basse). Sur la même scène du Duc des Lombards, on pourra découvrir ensuite, le 14 décembre, le jeune et encore discret batteur français Thomas Galliano (relié par aucune parenté à notre accordéoniste national, mais pourtant niçois comme lui), diplômé de percussions classiques puis ancien élève de Jean-Paul Ceccarelli pour le jazz. Thomas Galliano a vécu une fructueuse expérience new-yorkaise de 2011 à 2017, année de son retour en France à Paris. Son parcours est jalonné de jolies rencontres (Eric Legnini, Pierre De Bethmann, Eric Wyatt, Emanuele Cisi…) mais c’est son propre quartet « Walking Towards The Unknown », lancé dès 2011 et remarqué lors du dernier concours national de Jazz de La Défense, qui retient aujourd’hui l’attention, comme sur l’album enregistré récemment et présenté lors de cette soirée en compagnie des fidèles Illyes Ferfera (saxophone alto), Vincent Bourgeyx (piano) et Yoni Zelnik (contrebasse).

Jean-Luc Caradec