Josef Josef, The Show must go on

Après un concert de lancement en décembre 2019, le groupe Josef Josef préparait une tournée intense en 2020… C’est finalement cet été que nous découvrirons le nouveau groupe d’Eric Slabiak, fondateur des Yeux Noirs : « une si grande pause sans scène, cela ne m’était jamais arrivé ! Je dois avouer qu’au-delà de la pandémie, être au calme a été une expérience enrichissante. Et cela faisait longtemps que je n’avais pas pu travailler 3 ou 4 heures par jour mon violon ! » Car confinement et mise en parenthèse des spectacles n’ont pas vraiment arrêté le musicien : « j’ai continué à composer, surtout pour des films. Et puis même en pause musicale, le cerveau travaille sans cesse. Je me suis surpris à faire défiler des doigtés dans ma tête, à faire des exercices mentaux sans vraiment les programmer. Confiné, j’ai mentalisé la musique. Je crois que mon corps et mon cerveau sont totalement conditionnés ! »

Énergie douce et vraie passion

Et cette période introspective n’a pas entamé un enthousiasme communicatif : « Je n’ai pas d’appréhension à reprendre la scène, au contraire, ça me met en joie ! » Après 25 ans de tournées, Slabiak connaît bien les pleins et déliés d’Avignon : « Nous y avons joué trois saisons avec Les Yeux Noirs, deux fois dans le Off, une semaine dans le In, et j’y ai joué dans « Les Vitalabri » de Jean-Claude Grumberg. Quand je pense au festival d’Avignon, je pense chaleur, bruit, parfois oppression face à la multitude, mais je pense surtout à cette atmosphère unique, cette excitation de jouer tous les soirs, cette ambiance un peu folle. » Avec un répertoire qui lui tient à cœur, mêlant les titres de l’album Josef Josef (Buda Musique 2019), des chants dans la langue yiddish grand-maternelle, des morceaux des Balkans ou de Russie et autres compositions, Josef Josef nous transporte avec un sens du partage, une énergie douce où effleure une vraie passion, où les sons tziganes frayent avec le jazz, le classique, la pop ou les musiques d’ailleurs.

 Vanessa Fara