Jean-Marie Machado, l’explorateur sonore

Tel un Proust à la recherche du parfum perdu de son enfance, Jean-Marie Machado semble habité par une quête intime, celle de ses racines musicales. Né au Maroc, d’une mère italienne et espagnole et d’un père portugais, le pianiste français a toujours cherché à réinventer à sa manière les mélodies au carrefour de l’Orient et de l’Occident. En 1997, « Chants de la Mémoire » et son titre évocateur se présentait comme un quasi manifeste esthétique. « Azul » (1998) avec les percussions orientales de Keyvan Chemirani, « L’Autre Rive » (1999) avec le Chœur Universitaire de Valence, « Andalucia » (2005) et ses relectures de danses d’Enrique Granados n’ont fait que pousser toujours plus loin l’exploration sonore de Jean-Marie Machado. Depuis quelques années, son grand ensemble Danzas s’impose comme son terrain de jeu favori.

Des voix

Après avoir concocté une foule de danses iconoclastes dans « Fiesta Nocturna » (un Tangrock ou un Chinese Reggae !), après avoir rendu un hommage (fort) singulier à Boby Lapointe avec le vocalchimiste André Minvielle, le pianiste-chef d’orchestre a proposé un nouveau défi à sa bande de musiciens-voyageurs : sillonner toute la palette d’émotions de la tradition latine, de la saudade à l’alegria. Pour y parvenir, Danzas se fera exceptionnellement l’accompagnateur de trois voix envoûtantes : la Sarde Simonetta Soro, la Française Claudia Solal et la Portugaise Sofia Ribeiro. Tout un symbole : en liant différentes langues de la Méditerranée, « Lagrima Latina » propose un melting-pot inédit et fertile. Sortie du nouvel album le 2 mars.

M. Durand