Jean-Claude Montredon

Il est ce dialecticien du rythme avec qui Alain Jean-Marie a élaboré ses « Biguine Reflections », au carrefour de deux musiques issues de la diaspora africaine, le jazz et la biguine. Le batteur Jean-Claude Montredon connaît le pianiste de longue date. C’est ensemble qu’ils ont fait leurs débuts professionnels, ensemble qu’ils ont formé un groupe devenu légendaire aux Antilles, le trio Liquid Rock Stone, au début des années 1970, pionnier d’un jazz-rock sous influence caribéenne avant que ce ne soit la mode de la fusion. Quarante ans plus tard, Montredon parle de Jean-Marie comme de son « frère d’arme », et c’est tout naturellement qu’il a convié le pianiste à enregistrer le tout premier album sous son nom, « Diamant H2O ».

50 ans sur scène

L’album marque un demi-siècle de musique. C’est que Jean-Claude Montredon s’est penché tôt sur les percussions, d’abord les congas, puis la batterie, professionnel dès l’âge de douze ans, actif auprès de figures de la musique antillaise comme le pianiste Marius Cultier ou le groupe Malavoi à ses débuts. Mais c’est le jazz qui l’a attiré en métropole, sans jamais négliger son ancrage originel : Didier Levallet, le Brotherhood of Breath de Chris McGregor, Eddy Louiss, Patrice Caratini, Michel Alibo (qui tient la basse sur son album), Roland Brival… Lister toutes ses collaborations serait sans fin ! Derrière le titre en forme de nom de code (Diamant H2O), il déploie un hommage à sa terre natale — le rocher du Diamant, à la Martinique — et le symbole chimique de l’eau, qui la baigne et permet la circulation des hommes, pour un disque résolument jazz, acoustique, qui bénéficie de la présence lumineuse du trompettiste Stéphane Belmondo. A découvrir sur scène !

Vincent Bessières