Jazz in Marciac

Quatre décennies que la bastide du Gers s’est imposée comme un rendez-vous international des amateurs de swing… Et l’affiche est belle pour cette édition anniversaire, avec pléthore de stars qui, au fil du temps, sont devenues familières des lieux et du public qui aime les retrouver d’une édition à l’autre : le pianiste Herbie Hancock, la chanteuse Dee Dee Bridgewater (sur la route de Memphis), le pianiste cubain Chucho Valdès avec Kenny Garrett, le contrebassiste Avishai Cohen, l’accordéoniste Richard Galliano, le guitariste Biréli Lagrène, le saxophoniste Emile Parisien, enfant chéri du festival car son talent a éclos dans la classe de jazz du collège du bourg… Trop nombreux pour être tous cités, ces artistes donnent le ton d’une manifestation qui mise surtout sur les têtes connues, d’autant qu’à l’Astrada, la salle permanente qui vient compléter l’offre du chapiteau, une belle sélection de projets illustre la diversité du jazz actuel, notamment hexagonal, du « Mechanics » de Sylvain Rifflet au quatuor « Supplément d’âme » de Jean-Philippe Viret en passant par le duo Terrasson/Belmondo ou « La Chose commune », une pièce de théâtre d’Emmanuel Bex et du dramaturge David Lescot…

Un festival pantagruélique

A ne pas négliger non plus les deux apparitions de l’indétrônable parrain du festival, le trompettiste Wynton Marsalis qui, comme à son habitude, jouera à deux reprises, l’une avec le musicien irakien Naseer Shamma, spécialiste du oud, artiste de l’Unesco pour la paix, l’autre avec la chanteuse Cécile McLorin-Salvant. On relève enfin dans cette offre foisonnante que JIM a de la mémoire et salue, sous la houlette du contrebassiste tarnais Pierre Boussaguet, le souvenir de Bill Coleman et Guy Lafitte qui furent les premiers ambassadeurs du swing au cœur du Gers et portèrent le festival sur les fonts baptismaux. Soit plus de deux semaines pantagruéliques pour les amoureux de musiques et de bonne chère car, en ces terres gasconnes, l’on sait que l’un ne va jamais sans l’autre !

V.Bessières