Le jazz, c’est aussi une histoire de transmission entre les générations. Voilà pourquoi cette relecture de l’œuvre de Duke Ellington par Jason Moran sonne du plus juste. Doit-on voir un signe du destin dans le fait que l’un naissait à Houston alors même que l’autre venait de quitter neuf mois plus tôt le monde des vivants, le 24 mai 1974 à New York ? Depuis Jason Moran est devenu l’un des pianistes références d’une musique dont il a contribué à renouveler la grammaire, comme le fit en d’autres termes bien avant lui Ellington, tout en consultant souvent les grands anciens (Lee Konitz comme Archie Shepp) et réalisant de beaux hommages à certains maîtres, Thelonious Monk et Fats Waller. Le voilà cette fois les deux mains plongées dans le répertoire de son altesse, qu’il consulta il y a bien longtemps déjà avec son trio Bandwagon : en solo, histoire de démontrer à qui en douterait que le Duke était un pianiste hors pair, et entouré d’un big band, afin de témoigner de l’intemporalité de l’écriture de celui qu’il estime être « l’étalon-or ».
Jacques Denis
à 20h. Tél. : 01 44 84 44 84.
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