Nocturne Danse #45 et #46 à Tremblay avec les chorégraphes Khoudia Touré, Mélanie Perrier, Olga Dukhovna et Filipe Lourenço

Depuis 15 ans, les Nocturnes danse du Théâtre Louis Aragon de Tremblay constituent un rendez-vous idéal de découverte chorégraphique. Une soirée, un billet, deux spectacles de danse et des temps d’échanges permettent de fédérer les spectateurs autour de pièces qui se répondent et se connectent. Il reste deux soirées à vivre d’ici la fin de cette saison, menées avec des artistes associés du TLA : Khoudia Touré, Mélanie Perrier, Olga Dukhovna et Filipe Lourenço. C’est ce dernier qui inaugure le 27 avril la 45^ème nocturne avec CHEB, quatuor de danseurs-musiciens dans lequel il poursuit son travail sur la mémoire et l’identité nord-africaines, en lien étroit avec les musiques traditionnelles et populaires d’aujourd’hui. Dans Óró ensuite, Khoudia Touré part à la rencontre de jeunes danseurs du Canada, du Sénégal et de France afin qu’émerge une parole dansée commune, issue du hip-hop.

Une grande diversité des gestes créatifs

Olga Dukhovna revisite dans Hopak la danse éponyme originaire de son Ukraine natale, qui voit les hommes rivaliser d’explosivité et de virtuosité dans des sauts et tours toujours plus spectaculaires. Son duo sous forme de battle – dont elle est l’une des interprètes et qu’un accordéoniste accompagne – propulse cet art traditionnel hérité des cosaques jusqu’au XXI^ème siècle des danses urbaines et nous rappelle par sa forme combative que son pays n’en finit pas de se battre pour tenter de repousser l’offensive russe. Mélanie Perrier, ensuite, jette dans Jusqu’au moment où nous sauterons ensemble « cinq interprètes dans un bain de gong ». Après s’être attachée au porté dans CARE, avoir envisagé mille façons de se lier dans Et de se tenir la main, ou s’être intéressée au regard dans Les Consultations-En réponse à Emmanuel, elle se confronte aujourd’hui au saut, avec la volonté dans une époque plombante de nous aider à retrouver notre envie de bondir collectivement vers un avenir désirable. Cinq interprètes s’emparent de ce mouvement intimement lié à l’histoire de la danse, qui évoque autant l’envol que la chute. Celle qui recherche avant tout dans son travail « une virtuosité de la relation » est accompagnée pour cette création du compositeur Thierry Balasse au son et du plasticien Jan Fedinger à la lumière.

Delphine Baffour et Louise Chevillard