Une création sulfureuse de Michel Musseau d’après Oscar Panizza.
Il faut de temps à autre goûter si la provocation d’hier est aujourd’hui encore chargée de soufre. En s’emparant du Concile d’amour (1895), brûlot iconoclaste et fort mal-pensant d’Oscar Panizza, le compositeur Michel Musseau fait entrer à l’opéra une « tragédie céleste » vénérée par les surréalistes où se côtoient Dieu, les anges, le Diable et le sort de l’humanité. De l’œuvre débridée, censurée en son temps, le musicien, habitué aux petites formes – il a longtemps accompagné le parcours de l’inclassable chanteuse Élise Caron –, ne pouvait faire quelque grand opéra. Il cherchera donc la vivacité nécessaire à travers un trio vocal (Dieu, Marie, le Diable) prolongé par le Chœur et soutenu par un intrigant instrumentarium. Jean-Pierre Larroche met en scène cet opéra pour voix, instruments, marionnettes et machineries.