Hofesh Shechter en grand avec une création mondiale et d’une pièce inédite

La grande « Olympiade Culturelle » qui aura lieu place du Châtelet dans le cadre du temps fort « Place au sport » qui s’étendra du 10 juin au 25 juillet fait la part belle à Hofesh Shechter, qui se démultipliera en plusieurs événements à ne pas manquer. En guise d’apéritif, on pourra apprécier Les Conservatoires dansent Shechter, qui font vivre un processus de transmission. Surtout, c’est une « création mondiale » pour treize danseuses et danseurs que Shechter présente au Théâtre de la Ville du 25 juin au 17 juillet. Cette nouvelle pièce, qui n’a pas encore de nom, sera reliée au monde des émotions et de nos angoisses. Mais c’est toujours l’irruption du mouvement qui emporte les masses humaines chez Hofesh Shechter. La danse du chorégraphe formé à la Batsheva part du nœud central des muscles et des viscères jusqu’à la lente explosion ou la déflagration instantanée des corps, comme réponse infatigable au chaos du monde. Portée par la musique live composée, entre autres par Hofesh Shechter lui-même afin de produire un étrange sens du réel, cette création veut explorer nos espoirs, nos désirs, nos sensations, veut sonder nos pensées et nos rêves, entre jour et sommeil.

Saisir l’âme et le cœur

Puis c’est au Théâtre des Abbesses que l’on retrouvera Hofesh Shechter avec From England with Love pour huit jeunes et nouveaux interprètes formés à Shechter II. Conçue comme une sorte de lettre ouverte, la pièce n’est pas une carte postale « so British ». À travers la chorégraphie visionnaire de Shechter, les danseurs plongent au cœur de la nature paradoxale de ce pays, à la fois terre d’ouverture et d’introspection, également marquée par une histoire tumultueuse et des attachements traditionnels forts. Le spectacle est un voyage, une quête d’identité et de compréhension au sein d’un réseau de valeurs héréditaires et conservatrices profondément ancrées – et son pendant rebelle. Le spectacle est mis en musique sur une partition originale de Shechter lui-même, combinant l’élégance de la musique classique anglaise avec l’intensité du rock, entremêlée d’échos de chœurs anglais et d’éléments électroniques. Nul doute qu’à travers cette expérience auditive et visuelle, le chorégraphe fait voler en éclats l’image lisse et polie de l’Angleterre.

Agnès Izrine