Théâtre - Entretien

HIP 127 La constellation des cigognes

HIP 127 La constellation des cigognes - Critique sortie Théâtre Limoges Opéra-Théâtre de Limoges


Opéra de Limoges et autres lieux nationaux / mes Jérôme Thomas et Martin Palisse

« Une manière de réinterroger les mots et les gestes que j’ai posés il y a une quinzaine d’années. »

 Pourquoi revenir aujourd’hui aux bases du jonglage cubique, qui consiste selon vos termes en une « géographie détaillée de l’espace du corps du jongleur, de son environnement par ses deux aspects : jonglé/non jonglé » ?

 Jérôme Thomas : En tant qu’auteur, ce spectacle est pour moi une manière de réinterroger les mots et les gestes que j’ai posés il y a une quinzaine d’années, afin de penser le corps du jongleur dans l’espace et pas seulement par rapport à son agrès. Pas non plus comme un corps de danseur. Le jonglage cubique est aujourd’hui utilisé par de nombreux artistes, de manière consciente ou non. C’est le fruit d’une transmission débutée en 1997, et j’en suis très content. Il faut toutefois continuer ce travail.

 Il y a dix ans, vous montiez le premier ballet jonglé, Rain/Bow. HIP 127 La constellation des cigognes est le second. Quelles sont les différences majeures entre ces deux créations ?

 J.T : Le travail mené avec les interprètes est assez différent. Pour Rain/Bow, il a fallu former chacun aux bases du jonglage cubique, ce qui a demandé un investissement considérable. Cette fois pas du tout. Sélectionnés sur audition, les sept jeunes jongleurs de HIP 127 avaient déjà la conscience du corps nécessaire à la pratique de mon jonglage, comme la plupart des jongleurs de leur génération. Débutée avec la mise en scène du spectacle de fin d’année du CNAC en 2014, mon association avec Martin Palisse est aussi très importante. C’est sans doute ce qu’il y a de plus contemporain dans ce spectacle.

 Voulez-vous dire que les associations d’artistes sont appelées à se développer dans le milieu circassien ?

 J.T : Il le faudrait, mais c’est encore une pratique marginale. Et pas seulement dans les arts du cirque. Si des artistes de disciplines différentes s’associent sans problème, ceux qui partagent une même discipline le font peu. Or ce type d’association est très riche, aussi bien sur le plan artistique qu’économique. Formé au jonglage cubique qu’il pratique au sein de sa compagnie, Martin Palisse a développé une approche personnelle de ce jonglage. Il s’est chargé de la mise en scène, moi de l’écriture du mouvement. L’objet artistique passe ainsi avant les egos de chacun. Et dans le contexte actuel de baisse des moyens alloués à la création, ce type de collaboration est un modèle d’avenir.

 HIP 127 est structuré en tableaux construits autour de quatre agrès. Pourquoi ce choix ?

 J.T : J’ai en effet choisi de travailler quatre agrès : la plume, la canne, le cerceau et la balle, déjà parce qu’ils sont importants dans ma pratique, et aussi pour proposer une réouverture du jonglage, qui depuis une quinzaine d’années a tendance à se spécialiser autour d’un seul agrès. Il est temps de passer à autre chose.

Propos recueillis par Anaïs Heluin

A propos de l'événement


HIP 127 La constellation des cigognes
du vendredi 4 novembre 2016 au samedi 5 novembre 2016
Opéra-Théâtre de Limoges
48 Rue Jean Jaurès, 87000 Limoges, France

à 20h. Également le 7 octobre au Théâtre de Brive (19), le 11 octobre à la Scène nationale d'Aubusson (23), les 27 et 28 octobre à Auch (32) pour le Festival du cirque actuel Circa. Le reste de la tournée www.jerome-thomas.fr.


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