Artistes associés : Margaux Eskenazi (2/4)
Autrice et metteuse en scène, Margaux [...]
Soucieux des valeurs de la décentralisation et de la notion de droits culturels, Abdelwaheb Sefsaf défend à Sartrouville la vision d’un théâtre en lien avec notre époque. Un théâtre qui concerne et représente l’ensemble de la société.
Quel est le point central du projet que vous menez au Théâtre de Sartrouville ?
Abdelwaheb Sefsaf : Je souhaite faire de ce théâtre une maison de tous les possibles. Avec l’aide de quatre artistes associés : Mathurin Bolze, Margaux Eskenazi, Odile Grosset-Grange et Maurin Ollès. Ces quatre créatrices et créateurs ont, comme moi, la particularité de travailler à de nouveaux récits, c’est-à-dire des récits qui représentent sur scène la société telle qu’elle est aujourd’hui. Fidèles à l’histoire du Théâtre de Sartrouville, nous nous adresserons bien sûr aux jeunes générations en cherchant toujours à élargir le champ de nos spectatrices et spectateurs.
À travers une programmation résolument pluridisciplinaire…
A.S. : Oui. Car l’une des choses qui fonde mon identité artistique, c’est de mêler étroitement le théâtre et la musique. J’ai toujours été habité par ces deux formes d’expression. À l’adolescence, j’ai monté un groupe de musique. Par la suite, j’ai intégré l’École nationale supérieure d’art dramatique de Saint-Etienne, avant de fonder la Compagnie Nomade In France, dédiée au théâtre musical. Cette forme de métissage m’a permis de raconter ma double culture, de synthétiser les diverses influences qui me traversent pour essayer de dire qui je suis. C’est ce que je souhaite faire en imaginant les nouveaux récits dont je parle : éclairer les différentes composantes de notre société pour définir la culture qui est la nôtre. Une culture complexe, multiple, diverse, riche…
Dans quelle mesure cette double inspiration est-elle liée à votre envie de vous adresser à toutes les générations ?
A.S. : Je crois que toute ma vie j’ai cherché quel était mon théâtre. Je continue d’ailleurs à le faire. A travers les allers-retours que j’effectue entre théâtre et musique, je vise une forme d’hybridation totale qui ne place pas un art au-dessus d’un autre, mais qui les mêle en dépassant les cases et les étiquettes. Cette démarche rejoint finalement mon souci de représenter, sur scène, le monde dans lequel on évolue. Or ce monde est intergénérationnel, il est composé de femmes et d’hommes, ainsi que de personnes de toutes origines sociales et culturelles. Je souhaite voir cette diversité représentée sur le plateau. Je souhaite que le théâtre s’adresse à tous les publics, qu’il soit le miroir de notre société, pour cesser d’être un outil de reproduction des élites.
Comment avez-vous pensé cette saison 2023/2024 ?
A.S. : Je l’ai pensée en construisant une programmation la plus diversifiée possible : avec du théâtre, de la musique, du cirque, de la danse, de la marionnette, ainsi que des propositions transdisciplinaires… Et puis, le Théâtre de Sartrouville étant un centre dramatique national, nous avons eu à cœur d’affirmer un lien fort à la création et à l’écriture, notamment en soutenant les projets de nos artistes associés. Les spectacles que nous mettons en avant sont des spectacles populaires, des spectacles au service d’un projet exigeant qui part à la découverte de formes nouvelles et singulières.
Manuel Piolat Soleymat
Tél. : 01 30 86 77 79.
Autrice et metteuse en scène, Margaux [...]