« Un Dimanche en famille avec Wodod » : Rafael Smadja nous présente un conte dansé
Rafael Smadja revient à Suresnes avec un [...]
Focus -316-Festival Suresnes Cités Danse 2024 : ouverture, métissage et fraternité
Carolyn Occelli, directrice du Théâtre Jean Vilar, nous parle des enjeux qu’elle défend et des liens qui se tissent pour faire de l’événement un festival de danse d’aujourd’hui.
Quelle a été l’évolution du festival par rapport à celle du hip hop ?
Carolyn Occelli : Suresnes Cités Danse est né de la volonté de donner au hip hop, en tant que langage chorégraphique, une légitimité à investir les plateaux, à ne pas rester cantonné à la rue et aux battles. Très tôt, le festival est allé vers l’hybridation, et c’est un des secrets de sa longévité. Hybridation d’une part parce que la danse hip hop n’est pas linéaire, avec du break, du krump, des danses issues des clubs…, mais aussi du point de vue de la musique, ainsi que par son ouverture vers le contemporain et d’autres types de danse, sans oublier ses propres racines swing ! Nous embrassons cette histoire nourrie de métissage en gardant ses composantes urbaines et en continuant à élargir ses possibles. Si nous devions au départ créer la rencontre entre le hip hop et le contemporain, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Je pense par exemple à Leila Ka ou Jann Gallois, qui viennent du hip hop mais créent sur des terrains beaucoup plus vastes. Pour faire vivre la danse, il est important de sortir des étiquetages. C’est ce que font les artistes eux-mêmes.
Quelles sont les règles du jeu du battle qui ouvre le festival ?
C.O. : C’est cet esprit d’ouverture, de métissage et de rencontre que j’ai gardé pour le battle en décembre. L’idée, c’est de déghettoïser et de faire se rencontrer les artistes et le public. C’est un battle all style en 2 vs 2 avancés-débutants. On peut y mélanger des générations de danseurs et créer des rencontres d’artistes qui ne sont pas au même endroit de leur pratique.
Le festival accueille aussi des artistes et des projets qui ne sont pas du tout issus du monde du hip hop. Pourquoi ce choix ?
C.O. : J’ai inclus Balkis Moutashar et Christian et François Ben Aïm parce que, justement, c’est un festival de danse d’aujourd’hui. Le solo de Balkis, Shirley, est un dévoilement, et entre parfaitement en résonnance avec le travail de Solal Mariotte qui partage la soirée avec elle. Les frères Ben Aïm sont nos artistes associés pour deux saisons. Cette année, Ô mon frère est une invitation à la fraternité, un message qui me tient à cœur et que l’on retrouve dans différents spectacles.
Les plateaux partagés portent chacun un titre. Est-ce une volonté d’éditorialiser leur contenu ou de guider le spectateur ?
C.O. : C’est l’idée de mettre les spectateurs sur la voie du lien entre les pièces quand bien même elles n’ont pas été conçues ensemble. C’est une construction subjective de ma part, comme pour inviter à la curiosité. J’avais envie que chaque pièce raconte sa propre histoire, mais que, une fois assemblées, elles en racontent une troisième. Avec le dernier plateau partagé, intitulé « Prenez soin de vous », j’ai envie d’amener une réflexion chez le spectateur sur la façon dont on pourrait mieux habiter notre corps, et mieux l’accepter.
Quelle est l’articulation entre Cités Danse Connexions et le festival ?
C.O. : Il y a deux volets à Cités Danse Connexions. L’accompagnement d’artistes, comme Solal Mariotte et Anatole Hossenlopp, va du repérage à la programmation des premières pièces, avant j’espère d’autres projets. L’idée est de faire du sur mesure pour des artistes émergents, parfois à cet endroit de bascule d’interprète à chorégraphe. Et le volet pédagogique accompagne de nouveaux spectateurs, puisqu’avec 10 classes du département, nous menons des parcours sur une année qui conjuguent 20h d’interventions avec un artiste, des venues au spectacle, etc. C’est aussi un accompagnement sur mesure du côté des jeunes spectateurs !
Entretien réalisé par Nathalie Yokel
Le Battle SCD #2 : le 16 décembre 2023 à 16h, salle Aéroplane.
Shirley de Balkis Moutashar : le 11 janvier 2024 à 20h30, salle Aéroplane.
Ô mon frère de Christian et François Ben Aïm : les 31 janvier et 1er février 2024 à 20h30, salle Aéroplane.
Mandala 2.0 de Jann Gallois et Envol d’Anatole Hossenlopp : le 20 janvier 2024 à 20h30 et le 21 à 17h, salle Jean Vilar.
Tél : 01 46 97 98 10.
Rafael Smadja revient à Suresnes avec un [...]
Hortense Belhôte présente sa sixième [...]
Armande Sanseverino et Gaël Germain créent En [...]