Maurin Ollès met en scène « Hautes Perchées », un texte qui interroge la prise en charge des marginalités par les services publics

« C’est en donnant des ateliers de théâtre dans une communauté thérapeutique, alors que j’étais artiste associé à la Comédie de Saint-Etienne, que j’ai eu envie de m’intéresser au sujet des drogues. D’abord parce que ce lieu me semblait problématique à plusieurs égards. La tonalité de la pédagogie était paternaliste et autoritaire. Le peu d’estime d’eux-mêmes et la tristesse des anciens usagers étaient également frappants. Et puis, j’ai eu envie de comprendre pourquoi il y ait beaucoup plus d’hommes que de femmes parmi les patients, ex-toxicomanes.

Un docufiction théâtral engagé

Un gros travail documentaire a précédé la mise en place de cette fiction théâtrale. Les acteurs et actrices ont également été très impliqués en amont, sur le terrain, pour devenir de vraies forces de proposition. Ainsi, une forme d’immersion nécessaire, de partage et d’interactivité a nourri l’écriture de la pièce au plateau. Le spectacle s’articule autour de quatre portraits de femmes aux destins croisés, chacune étant prise entre son travail, sa famille, son rôle social, ses histoires d’amour et son passé. Trois musiciens sont également présents sur scène. Ils font partie intégrante de la dramaturgie. »

Propos recueillis par Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens