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Dans La Liesse, le chorégraphe Pierre Pontvianne explore les émotions, les mouvements complexes, les ambiguïtés qui traversent la foule.
Parmi les cinq interprètes de cette nouvelle création, trois étaient déjà présents dans votre précédent spectacle, Œ (2023). Qu’est-ce que cela veut dire de votre démarche de création ?
Pierre Pontvianne : Pour le travail chorégraphique que je mène, je ressens le besoin d’une recherche sur la durée avec mes collaborateurs. Pierre Treille, qui signe le décor de La Liesse, est un des co-fondateurs de ma compagnie, la Compagnie PARC. Et la plupart des danseurs avec qui je créée aujourd’hui participent à mes spectacles depuis cinq ou six ans. J’ai confiance dans le temps, qui me permet d’approfondir mon processus de création. Je reste cependant toujours ouvert aux rencontres. Ainsi, si Jazz Barbé, Thomas Fontaine et Clément Olivier ont déjà joué dans plusieurs de mes pièces, Louise Carrière et Héloïse Larue sont de nouvelles venues.
Comment le motif de la foule, de la liesse, vous est-il apparu ?
P.P. : Comme pour chaque nouvelle création, nous sommes partis du désir de nous redécouvrir. L’idée de la liesse est née du vocabulaire commun qui a pris forme au fur et à mesure des répétitions, et qui nous a en quelque sorte happés.
Évoquer le mouvement de la foule avec seulement cinq interprètes ne va pas de soi. Comment vous y êtes-vous pris ?
P.P. : La scénographie, entièrement faite de miroirs qui réfléchissent les corps, nous a beaucoup aidés. La Liesse parle autant du monde que de son reflet. Si les évidences liées à cette notion sont présentes, comme l’émotion contagieuse, je souhaitais aussi traiter les nuances et les ambiguïtés. Ainsi dans notre pièce, l’individu ne se fond jamais tout à fait dans le groupe. La constellation de vécus qui composent ce dernier se manifeste au fil des différents tableaux qui composent la pièce.
Votre foule dit-elle quelque chose de notre époque ?
P.P. : L’engagement des corps dans la danse est pour moi toujours révélatrice des tensions du monde réel. Il y a, par exemple, une bascule dans La Liesse, à partir de laquelle la virtuosité des corps passe à un autre endroit, moins naïf, plus profond. La joie apparaît alors dans toute sa fragilité, comme une chose précieuse à sauvegarder.
Entretien réalisé par Anaïs Heluin
Courts-Circuits #4
du 18 au 28 novembre 2025.
Tél. : 04 77 25 14 14.
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