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Focus -321-Festival d’Anjou 2024 : le champ de tous les possibles
Arrivé à la direction artistique du Festival d’Anjou en 2020, Jean Robert-Charrier a changé l’ADN de ce rendez-vous théâtral créé en 1950. Il revient avec nous sur cette mutation.
Quatre années après votre prise de fonction, quel regard portez-vous sur les évolutions du Festival d’Anjou ?
Jean Robert-Charrier : Notre principale réussite a été de faire en sorte que ce festival s’ouvre aux propositions du théâtre public. Auparavant, on ne pouvait voir que des créations du théâtre privé. Dès la première édition que j’ai programmée, en 2021, j’ai eu à cœur de faire venir des artistes qu’il me semble essentiel de faire connaître à tous les publics, comme Joël Pommerat ou Julie Berès. Et le public nous fait confiance, il vient nombreux découvrir des créations ambitieuses et exigeantes. On sent vraiment que nos spectateurs sont friands de nouvelles choses, qu’ils commencent à s’autoriser de nouvelles envies. Après avoir été habitués uniquement au théâtre privé, ils s’emparent avec beaucoup d’enthousiasme du champ des possibles immense que représente le théâtre public.
Pourquoi vous semble-t-il essentiel de faire découvrir de tels artistes à vos spectatrices et spectateurs ?
J.R.C. : Parce que c’est dans le théâtre public que l’on trouve les propositions les plus nourrissantes, les plus amples, les propositions qui donnent à voir les formes et les esthétiques les plus abouties. Cela en restant, bien sûr, accessibles et populaires, dans le très bon sens du terme. Il me semblait vraiment dommage que le Festival d’Anjou se passe de tout un pan de la production théâtrale.
En diversifiant ses propositions, le Festival d’Anjou a donc réussi à diversifier ses publics…
J.R.C. Oui. Chaque année, des spectateurs qui vivent dans la région, qui souvent sont nés ici, viennent à ma rencontre en me disant qu’ils découvrent le Festival d’Anjou, alors qu’il a été créé en 1950 ! Aujourd’hui, on parle de ce festival différemment, on le regarde d’une autre façon. L’évolution de la programmation a non seulement permis à des publics fidèles de s’ouvrir à d’autres types de spectacles, mais elle a aussi convaincu des personnes qui pensaient que ce festival n’était pas pour elles, notamment les spectateurs du Quai (ndlr, Centre dramatique national des Pays de la Loire, basé à Angers), de s’intéresser à notre programmation.
Vous semblez bien connaître vos publics. Dialoguez-vous souvent avec eux ?
J.R.C. : Oui, c’est une tradition du Festival d’Anjou. Les directeurs artistiques ont toujours été très proches du public. Je m’adresse aux spectateurs au début de chaque représentation. J’ai aussi l’occasion d’échanger avec eux lors des bords plateau que j’anime à l’issue de chaque spectacle. Ces discussions sont passionnantes. Mon obsession, durant cette nouvelle édition, sera par exemple de persuader une famille qui vient voir Gérard Jugnot les yeux fermés (ndlr, le comédien joue Le Jour du Kiwi, de Laetitia Colombani), qu’elle passera également une très bonne soirée en allant voir La Tendresse de Julie Berès.
Le Concours des compagnies, qui l’année dernière avait primé 4211km d’Aïla Navidi, n’aura pas lieu cette année. Pour quelles raisons ?
J.R.C. : Pour des raisons budgétaires. J’en suis d’autant plus désolé qu’il me semble très important de donner de la visibilité et d’aider financièrement les jeunes talents d’aujourd’hui. Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour relancer l’organisation de ce concours en 2025.
Entretien réalisé par manuel Piolat Soleymat
Tél. : 02 41 88 14 14.
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