Collages / Ravages, duo de Solal Mariotte en partage avec le pianiste Jean-Luc Plouvier

« Collages / Ravages est née il y a un an et demi, lors de la fin de mes études à P.A.R.T.S., avec une double ambition : l’envie de produire une pièce, un solo, mais aussi l’urgence de créer parce que je traversais alors des questions existentielles par rapport à l’identité. Je désirais partager mes questionnements sur les masculinités. Puis ce solo a évolué en un duo, dont on verra la première à Suresnes, qui traite également d’échanges intergénérationnels, d’héritage. L’artiste et pianiste Jean-Luc Plouvier m’accompagne sur scène et représente un père, mon père. Béatrice Wegnez, qui vient du théâtre et a réalisé un mémoire et un essai sur Kontakhtof de Pina Bausch m’a accompagné pour la dramaturgie. Collages / Ravages est une pièce pluridisciplinaire qui mêle musique, théâtre et danse.

Des influences multiples

Je viens du hip hop et c’est une culture qui m’inspire, comme mon parcours avec P.A.R.T.S. Mais Pina Bausch, Jacques Brel ou Charlie Chaplin font aussi partie de mes influences. Comme je travaille de façon pluridisciplinaire avec des gens qui viennent de mediums différents, je m’appuie beaucoup sur des textes que j’écris et qui deviennent en quelque sorte la partition du spectacle. Je donne par exemple un texte à Jean-Luc Plouvier et il a la liberté de l’interpréter comme il le souhaite au piano. Des fragments de ces textes sont dits sur scène mais ils sont pour leur majorité exprimés autrement. C’est tout l’intérêt de mêler musique, danse et théâtre, cela permet aux spectateurs d’avoir une libre interprétation de ce qu’ils voient. Beaucoup de choses sont suggérées, non explicites. Je compose de manière narrative mais surréaliste, j’utilise la technique du collage, d’où le titre Collages / Ravages. Je considère qu’allier des images qui ne vont pas ensemble c’est inventer de nouveaux possibles, c’est créer une transformation, une métamorphose. »

Propos recueillis par Delphine Baffour