Festival international de Colmar

Cette trentième édition du festival créé et dirigé par le violoniste et chef d’orchestre Vladimir Spivakov met à l’honneur et éclaire le talent de l’un des plus prodigieux pianistes de notre temps : Evgeny Kissin. L’un des plus fascinants aussi. La vie de ce personnage lunaire à l’intelligence et à la sensibilité hors normes semble être la musique même. « La musique est l’intégralité de ma vie, sans intervalle. Je ne pourrais pas imaginer ma vie sans. Et c’est comme ça depuis que je suis né. Quand j’avais 11 mois, j’ai commencé à chanter d’oreille, principalement de la musique classique. Et à partir de là, tout au long de la journée, tout le temps. Puis, quand j’ai été en mesure d’atteindre le piano – j’avais alors deux ans -, j’ai commencé à jouer, d’oreille là encore. Je jouais toute la journée. C’est ce que j’avais envie de faire tout le temps. » nous confiait-il lors d’un entretien il y a quelques années. A Colmar, il se montrera sous diverses  facettes, en récital lors du concert d’ouverture dans des œuvres de  Schumann,  Chopin  et  Debussy  (le 4  juillet),  en soliste du Deuxième concerto de  Rachmaninov sous  la direction  de son hôte Vladimir  Spivakov (le  13  juillet),  puis encore lors d’une soirée chambriste partagée avec le  Quatuor Kopelman et de nouveau Vladimir  Spivakov, au violon cette fois-ci, où l’on pourra découvrir ses qualités de compositeur (le 9 juillet). Plus étonnant encore, Kissin sera aussi au centre d’une soirée poétique au cours de laquelle il lira ses poèmes en Yiddish (le 11 juillet). D’autres interprètes prestigieux sont au programme du festival dont Martha Argerich, Seong-Jin Cho, Mischa Maisky, Denis Matsuev et Grigory Sokolov. Excusez du peu.

Jean Lukas