« Convoquer les esprits. » Le slogan de cette nouvelle édition du Festival de l’Imaginaire rappelle les fondamentaux qui ont présidé à sa création : par-delà les histoires des frontières, au-delà des catégories qui enserrent la pensée, la programmation se veut ouverte tout à la fois sur la création et la tradition, les deux mamelles qui fécondent les histoires de musique, qui abondent leurs spiritualités. Le pluriel prend tout son sens, ici comme ailleurs, et c’est dans cette diversité d’horizons que se trouve la possibilité de sortir du sillon de la norme, cette loi des séries qui aplanit les différences au risque d’affadir la créativité. C’est pourquoi au sens unique, ce festival préfère l’essence esthétique, sans interdits. On ne sera donc guère surpris de retrouver en ouverture des festivités, le 10 octobre à la Marbrerie, Mário Lúcio, le poète et musicien créole qui fut ministre de la Culture du Cap Vert pour un récital en solo inédit qui fournit le juste diapason de tous ceux qui suivront.
La musique comme un état d’esprit
Le lendemain, l’orchestre Chabab Tétouan proposera sa version de la musique arabo-andalouse à l’abbaye de Beaulieu-en-Rouergue, le cadre ad hoc en matière de spiritualité. A découvrir également la cérémonie de la confrérie soufie Qâdiriyya (le 4 octobre à l’Institut du Monde Arabe), ou des polyphonies du Burkinabé Yé Lassina Coulibaly, dont l’art érudit rappelle l’intime connexion entre l’homme et la nature (les 8 et 9 novembre au Théâtre Berthelot de Montreuil). L’esprit, c’est aussi ce qui a habité constamment la musique de T. M. Krishna, figure emblématique de la scène carnatique (le 16 novembre au Théâtre de la Ville – Espace Cardin), comme le chant immanent de Fargana Qasimova, ambassadrice virtuose du mugham d’Azebaïdjan (les 7 et 8 décembre au Théâtre de l’Alliance française). Il en va de même du Donghaean Byeolsingut, un rituel chamanique pratiqué par les pêcheurs coréens pour invoquer la bienveillance des cieux (le 6 décembre au Théâtre de l’Alliance française). Autant de morceaux choisis qui racontent, chacun à leur manière singulière, que la musique demeure une histoire de bonnes connexions, corps et âme.
Jacques Denis
Tél. : 01 45 44 72 30.
http://www.festivaldelimaginaire.com
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