Festival Cratère Surfaces, International Outdoor festival

« L’esprit d’origine souffle encore sur le festival et ses 20 berges : celui de l’invention artistique partagée avec une ville et ses festivaliers, celui qui hume l’air du temps pour mieux respirer la vie ». Directeur de la scène nationale Le Cratère, Denis Lafaurie annonce ainsi une édition du festival Cratère Surface au diapason des vingt précédentes. Et même au-delà. Car vingt ans de festival d’arts de rue, ça se célèbre. Surtout par les temps qui courent. Les 17 compagnies invitées cette année s’en chargeront cinq jours durant sur le territoire alésien, avec pas moins de 95 représentations, pour la plupart gratuites. Affirmant son virage international, le festival est plus que jamais un moment de rencontres esthétiques et culturelles. Mise à l’honneur à travers un focus, la création des Pays-Bas côtoie en effet celle de France et d’Europe. Et de plus loin encore.

Entre ville, ciel et rivière

Deux formes spectaculaires mettent en valeur la beauté montagneuse et arborée des Cévennes. À 40 mètres au-dessus du Gardon, entre le rocher de Rochebelle et la Tour du Quai Jean-Jaurès à Alès, la funambule Tatiana-Moso Baninga réalise en musique la plus longue de ses traversées. Et la Compagnie Carabosse installe sur les rives de la même rivière ses machines enflammées qui ne cessent de parcourir le monde. Les autres artistes programmés investissent tous les recoins d’Alès ainsi que la ville d’Anduze. Il y en a pour tous les goûts. On découvre par exemple le solo burlesque WRZZ des 26000 couverts. Les six jongleurs de Gandini Juggling, parmi les meilleurs du Royaume-Uni, offrent un panorama déjanté de l’histoire du rock. Le Coréen Juhyung Lee crée à partir de simples ficelles et cailloux un univers onirique propice au partage… Une valeur placée au centre du festival Cratère Surfaces, de même que l’exigence artistique.

Anaïs Heluin