Classique / Opéra - Gros Plan

Épopée Strauss

Épopée Strauss - Critique sortie Classique / Opéra Paris Salle Pleyel


SYMPHONIQUE ET OPÉRA / SALLE PLEYEL, THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES

Son extraordinaire longévité est souvent évoquée à propos de l’œuvre de Richard Strauss. Il est né en 1864 dans la Bavière de Louis II, au moment où le wagnérisme se déverse sur le monde musical. Il meurt en 1949, laissant en guise de testament ses Quatre derniers lieder, ultime écho d’un romantisme aux heures où Pierre Boulez vient d’achever sa Deuxième Sonate, où John Cage compose ses Sonates et interludes pour piano préparé. Œuvre anachronique sans doute, mais portée par le génie. On ne marque pas l’histoire de la musique en restant prisonnier du passé et c’est parce qu’il y porte toujours de l’audace et un art assuré que Richard Strauss a pu faire exister des formes empruntées aux siècles précédents.

De Don Juan au Rosenkavalier

Quand il compose ses premiers poèmes symphoniques, le genre est encore neuf, inventé par Liszt. Don Juan, écrit à vingt-quatre ans, est déjà un trésor d’orchestration dense, une éruption formelle où le style du compositeur est déjà bien affirmé. Avec le City of Birmingham Symphony Orchestra (le 16 mars), Andris Nelsons place Don Juan entre le romantisme de Brahms (Concerto pour violon avec Anne-Sophie Mutter), dont il est aussi l’hériter, et Prokofiev (Roméo et Juliette). Marek Janowski, avec l’Orchestre de Paris, a quant à lui choisi Mort et transfiguration (1889), le plus incisif des poèmes symphoniques. Le chef allemand, excellent chef straussien, consacre au compositeur l’ensemble du programme (Salle Pleyel, 12 et 13 mars), qui mène jusqu’au terme de l’œuvre : Métamorphoses et la scène finale de Capriccio (avec la soprano Anja Harteros), son dernier opéra. Christian Thielemann, avec la Staatskapelle de Dresde (TCE, 12 mars), et Myung-Whun Chung, avec l’Orchestre philharmonique de Radio France, ont choisi Une vie de héros, poème symphonique égotiste mais non sans quelque ironie. Le premier rapproche Strauss de ses devanciers (Orphée de Liszt et le Concerto pour piano n° 4 de Beethoven avec Lars Vogt) ; le second, qui dirige également le virevoltant Till Eulenspiegel, lui associe Bartok (Concerto pour alto avec Antoine Tamestit). L’apothéose de ce mois straussien devrait être l’interprétation, en version de concert le 18 mars, du Chevalier à la rose, qui ressuscite en 1910 les splendeurs de l’opéra mozartien sans pour autant faire œuvre néoclassique. Rythmée par ses fameuses valses, cette comédie en musique en costumes d’époque (l’action se déroule à la cour de l’impératrice Marie-Thérèse), doit sa verve tant au livret de Hugo von Hofmannsthal qu’à la musique somptueuse de Strauss. Tous deux contribuent à créer des personnages d’une grande subtilité derrière l’apparent badinage, parmi les plus beaux rôles de l’histoire de l’opéra. Emmenée par Kirill Petrenko à la tête de l’orchestre et des choeurs de l’Opéra de Munich, la distribution rassemble notamment Soile Isokoski (la Maréchale), Sophie Koch (Octavian), Mojca Erdmann (Sophie) et Peter Rose (le baron Ochs).

 

Jean-Guillaume Lebrun

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A propos de l'événement


Épopée Strauss
du mercredi 12 mars 2014 au vendredi 21 mars 2014
Salle Pleyel
252 Rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris, France

Les 12, 13 et 21 mars à 20h. Tél. 01 42 56 13 13.


Théâtre des Champs-Elysées, 15 avenue Montaigne, 75008 Paris. Les 12 et 16 mars à 20h, le 18 mars à 18h30. Tél. 01 49 52 50 50.


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