Jazz / Musiques - Entretien JAZZ / SCEAUX

Entretien Franck Tortiller

Entretien Franck Tortiller - Critique sortie Jazz / Musiques Sceaux Les Gémeaux


JAZZ / SCEAUX

Votre nouvel orchestre a un titre très mystérieux, « Isokrony ». Pourquoi ?

Franck Tortiller : L’isochronie, c’est lorsque deux entités sont reliées par le même influx rythmique : par exemple, lorsque les pendules de deux horloges franc-comtoises battent ensemble. Du coup, on va imaginer tout un cheminement rythmique à partir d’un tempo donné : 80 battements à la noire. Ce qui a aussi une signification (rires) : ça correspond au battement d’un cœur en bonne santé. Stan Kenton avait travaillé aussi cette veine dans les années 40 : il avait appelé ça « Artistry in Rhythm ». Je m’inscris un peu dans cette démarche.

Pourquoi réserver la première aux Gémeaux à Sceaux ?

F. T. : Parce que je vais y être « compositeur en résidence » pendant quatre ans. C’est la première fois que je suis très heureux de prendre quatre ans ferme (rires). Les Gémeaux et sa directrice Françoise Letellier ont entretenu une vraie histoire avec le jazz de création. Ils m’ont donné carte blanche totale. C’est une chance fantastique… mais aussi une sacrée responsabilité !

L’instrumentarium est très inattendu : deux vibraphones, deux marimbas, deux claviers et deux batteries. Etait-ce un vieux fantasme ?

F. T. : C’est le fruit d’une vraie réflexion : penser ce que pourrait être un grand orchestre de jazz aujourd’hui. La notion de big band comme on pouvait l’entendre dans les années 30-40 a énormément évolué. Dans l’univers du jazz, les formes orchestrales ne sont pas figées et elles se figent de moins en moins.

« Penser ce que pourrait être un grand orchestre de jazz aujourd’hui. »

Derrière ce choix, y a-t-il la volonté de créer une musique électro-organique qui confine à la transe et à la danse ?

F. T. : Oui, vous le définissez même mieux que moi (rires) ! Et c’est aussi une manière de replacer le vibraphone au centre de mon propos musical. Les claviers-percussions comme le vibraphone ou le marimba, on ne les pense jamais d’une façon orchestrale, mais plutôt d’une façon soliste. Alors qu’on peut être plusieurs et former un véritable pupitre : de cette orchestration différente naît forcément une musique différente.

Vous vous sentez « ambassadeur » de votre instrument ?

F. T. : Oui, je dois confesser qu’il y a de ça (sourire). À la fin des concerts, les gens me disent : « D’habitude je n’aime pas cet instrument, mais là ça va » (rires). On ne peut pas se dédouaner du choix d’un instrument, c’est quelque chose de fondamental. Et puis il ne faut pas oublier que le vibraphone est pratiquement né avec le jazz, avec Lionel Hampton et Milt Jackson.

 

Propos recueillis par Mathieu Durand

A propos de l'événement


ISOKRONY : AU CŒUR DU RYTHME !
du vendredi 6 novembre 2015 au vendredi 6 novembre 2015
Les Gémeaux
Les Gémeaux - Scène Nationale 49 Avenue Georges Clemenceau, 92330 Sceaux, France

Vendredi 6 novembre à 20h45.

Tél : 01 46 61 36 67.


A lire aussi sur La Terrasse

  • Classique / Opéra - Agenda / SAISON 2015 - 2016

Orchestre Colonne

Les concerts nomades de la formation dirigée [...]

Du jeudi 8 octobre 2015 au 2 novembre 2015
  • Théâtre - Agenda

La fin de l’homme rouge ou le temps du désenchantement

Stéphanie Loïk adapte et met en scène le [...]

Du mardi 6 octobre 2015 au 7 décembre 2015
  • Jazz / Musiques - Agenda

Oum « Zarabi »

Le chant des mondes méditerranéens, [...]

Le mardi 13 octobre 2015