En chinoiseries

Au début des années 90, Mathilde Monnier créait Chinoiserie, un solo de danse accompagné live par le clarinettiste Louis Sclavis. Geste artistique essentiel pour la chorégraphe, on en garde notamment la trace à travers un film documentaire de Valérie Urréa, témoin d’une œuvre en constante transformation. C’est ce qui se passe également dans la démarche d’I-Fang Lin, qui choisit Chinoiserie pour sa capacité à pouvoir évoluer dans le temps, et à accepter les métamorphoses. Celle qui a traversé, en tant qu’interprète, un grand nombre de pièces de Mathilde Monnier, s’attache à proposer une version totalement personnelle de ce travail, qu’elle intitule En chinoiseries. Elle y injecte des bribes de sa propre histoire, tendue entre Taïwan et la France. Et surtout, elle invite le multi-instrumentiste du groupe François & the Atlas Mountains à jouer le jeu de ce dialogue. Entre François Marry et I-Fang Lin, s’écrit aujourd’hui une tout autre histoire.

N. Yokel