Désir de Madame de Lafayette et Lise Martin mis en scène par Anne-Frédérique Bourget

Quand en 2006, Nicolas Sarkozy laissait entendre que La Princesse de Clèves ne pouvait intéresser une « guichetière », il ne s’attendait sans doute pas à contribuer à une explosion des ventes du roman, ni à susciter des œuvres artistiques comme le film La Belle Personne de Christophe Honoré (2008). Aiguillonnée par la petite phrase assassine, la compagnie MKT livre elle aussi sa proposition. Alors qu’elle vise au fil de ses spectacles à « s’emparer de textes puissants du répertoire classique et contemporains pour leur faire ‘rendre langue’ sur le plateau dans un corps à corps avec les comédien.ne.s et musicien.ne.s », elle mêle au texte de Madame de Lafayette les mots de Lise Martin et aux corps des comédiens des sangles et des agrès. Pour une Princesse de Clèves qui « exige le romanesque, l’unique, le mythique ».

Isabelle Stibbe