Charlie Gordon commence sa vie parmi les rares représentants de la grande lenteur. Il est choisi pour servir de cobaye à deux chercheurs, Nemur et Strauss, qui l’opèrent pour vérifier la possibilité d’augmenter ses possibilités intellectuelles. On opère également Algernon, la souris témoin. Catapultés brutalement à l’autre extrémité de la courbe de Gauss, Charlie (devenu grand lecteur des travaux de Gauss) et Algernon (devenue experte en labyrinthe) ne s’en remettront pas. Ainsi va Charlie qui découvre, en même temps que son cerveau gagne en efficacité, que son cœur peut en souffrir… Après avoir connu un succès considérable lors de sa création, le spectacle mis en scène par Anne Kessler offre à Grégory Gadebois l’occasion de déployer à nouveau son époustouflante virtuosité. Le texte de Daniel Keyes est émouvant, mais ce n’est pas tant l’histoire racontée qui bouleverse que le brio avec lequel Grégory Gadebois l’interprète. Grégory Gadebois interprète cette transformation du simplet au génie avec une extraordinaire aisance, bluffant le public. Pour parvenir à tenir cette mise en abyme (Gadebois devenu Charlie, devenu Charles – car le diminutif ne sied pas à l’augmenté ! – et redevenu Charlie) sans crispation ni hiatus, il faut avoir un très solide talent. L’évidence est là : Grégory Gadebois se tient à l’extrémité de la courbe de Gauss qui mesure le talent des comédiens, parmi les très rares absolument excellents !
Catherine Robert
à 21h30.
Festival d’Anjou. Du 9 juin au 2 juillet 2021. Tél : 02 41 88 14 14. Tarifs : de 8 à 30 euros. www.festivaldanjou.com
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