Être malade dans le milieu du théâtre, c’est perdre « toutes ses lettres de noblesse », surtout lorsqu’on abandonne son rôle soudainement, sans prévenir. C’est ce qui est arrivé à la comédienne Florence Cabaret : alors qu’elle interprétait Marie Tudor au Lucernaire en 2013, elle a disparu, investie d’une mission, en proie à un épisode maniaque. Si aujourd’hui, à Avignon, Florence Cabaret connaît à nouveau le bonheur de jouer, c’est parce qu’à la demande de la metteure en scène Catherine Schaub, Denis Lachaud a écrit un texte qu’elle interprète et qui retrace son parcours de comédienne souffrant de trouble bipolaire.
La reine de son histoire
Au cœur d’un espace blanc aseptisé, elle offre en partage une bouleversante partition, brillante comédienne dévoilant son vécu douloureux – médicaments inadaptés qui assomment, séjours à l’hôpital où la psychiatrie est le parent pauvre… – mais aussi révélant les diverses facettes d’un trouble méconnu. Dans ce fascinant temps suspendu qui définit l’art de l’acteur, lorsque je est un autre, elle joue et réinvente son propre parcours, son propre personnage, par les mots de l’auteur nourris de multiples entretiens. « Quand vous souffrez d’un trouble bipolaire, être un double de soi-même sur la scène du théâtre, c’est assez vertigineux. » confie-t-elle. Elle fut une Reine, Marie Tudor, personnage qui l’absorba au point qu’elle s’absenta à elle-même. Sur la petite scène de l’Artéphile, elle est la Reine de son histoire. Elle y fait la preuve de son talent, de son courage et de sa si belle joie de jouer.
Agnès Santi
à 13h30. Relâche les 13 et 20 juillet. Tél. : 04 90 03 01 90. Déraisonnable suivi de Mon mal en patience, éditions Esse Que.
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