Daniel Humair

L’album que Daniel Humair vient présenter au New Morning avec ceux-là mêmes avec qui il l’a enregistré s’appelle « Drum Thing ». On serait tenté de voir dans ce titre quelque chose de la simplicité et du rapport au geste que le batteur entretient avec la musique, comme si, malgré les décennies d’expérience accumulée et les accomplissements de carrière (il a désormais 83 ans), son instrument gardait une part de mystère et son pouvoir d’émerveillement. Focalisé sur une sorte d’essentiel, toujours libre dans ses mouvements, son jeu reste enclin à l’improvisation et aux chemins de traverse plutôt qu’au formalisme. Dans un quartet sans piano qui reprend la formule chère à Ornette Coleman et ses émules, il associe désormais les saxophones ténor et soprano de Vincent Lê Quang au bugle de Yohann Loustalot, à qui il confie des mélodies fauves et dansantes. Quatrième pilier de ce quartet, le contrebassiste Stéphane Kerecki, à l’articulation déliée et à la sonorité puissante, est le pivot autour duquel s’articulent les libertés individuelles de ce groupe émérite.

Vincent Bessières