A deux sur un unique vélo, les deux hommes entament une conversation comme s’ils s’étaient quittés la veille. Au programme de leurs échanges, rien moins que la banalité d’un dialogue, à ceci près qu’ils se tiennent tous les deux sur leur machine, et ne cessent de tourner et de suivre la circonférence de la piste. Quand l’un pédale, l’autre s’accroche, cherche position, et vice-versa puisque le guidon passe de main en main. L’exercice de style – certes parfois périlleux – aurait pu tourner court si les deux compères ne nous avaient pas amenés, subrepticement et subtilement, dans un tout autre univers, avec presque l’air de ne pas y toucher…
Une ambiguïté bien placée
Comment passer de l’achat de bananes au commerce équitable, tout en apportant une réflexion sur le genre, le tout avec humour ? De l’acte quotidien au militantisme, il n’y a qu’un pas, nous disent en filigrane les deux acrobates. Le public n’a pas grand effort à faire pour s’identifier aux paroles livrées ici dans leur plus simple habit. C’est pourquoi le glissement s’opère avec habileté. Les postures de corps à corps – car après tout, il n’y a pas beaucoup d’espace sur un vélo – commencent à prendre un tout autre sens. L’anecdote sur une famille qui pourrait être la nôtre et la discussion qu’elle provoque offrent un questionnement sur l’identité sexuelle, sur les choix que l’on fait ou que l’on subit, qui ne fait pas que tourner en rond.
Nathalie Yokel
à 17h, relâches les 14 et 19 juillet. Tél. 04 90 85 15 14
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