C’est une légende

Raphaël Cottin interroge la danse de pièce en pièce. Qu’il s’agisse de sa pratique (Ein Körper im Raum – un corps dans l’espace), de la vie du danseur (Cursus), ou la notion d’auteur chorégraphe (Signatures). Il faut dire que Raphaël, formé au conservatoire national supérieur de danse de Paris, interprète auprès d’Odile Duboc ou Daniel Dobbels, collaborateur, entre autres de Wilfride Piollet et danseur pour Thomas Lebrun, est aussi un chorégraphe érudit. Chercheur en notation, il est, depuis 2013, membre expert du Conseil international de cinétographie Laban (ICKL), et pédagogue.

Des légendes à détourner

Pour cette nouvelle création, il s’intéresse donc – logiquement – à l’histoire de l’art chorégraphique. C’est une légende, pièce jeune public, raconte la danse, dans tous ses éclats de modernité. Car la danse est aussi le reflet d’une société, d’un contexte dans lequel elle naît. En six chapitres, de Louis XIV (précurseur absolu) à Pina Bausch, en passant par Isadora Duncan, Laban et Nikolaïs, le spectacle parcourt le temps, à travers les gestuelles, interprétées par Antoine Arbeit et Nicolas Diguet, et le récit raconté en voix off par la comédienne Sophie Lenoir. S’appuyant sur sa propre expérience, qui lui a fait rencontrer la danse alors qu’il était enfant, Raphaël Cottin tient à faire connaître aux plus jeunes cet art « réputé difficile » et destiné « aux filles ». L’idée principale est de tordre le cou à quelques légendes et préjugés, de rendre accessible à tous un art trop souvent négligé par l’école.

Agnès Izrine