Cantique Quantique, création d’Antoine Cegarra d’après Vinciane Despret

Depuis plusieurs années, Antoine Cegarra est complètement habité. Dans le cadre d’un cycle de recherche intitulé Hantologie·s, l’auteur, comédien et performeur questionne sans relâche la notion de hantise, sans craindre de se faire lui-même l’objet de sa propre quête. Il s’autorise toutes les (in)disciplines. Pour l’heure, son « anthologie de ce qui nous hante » rassemble déjà des performances de fictions documentaires réalisées in situ (Une hantologie), une pièce chorégraphique et performative (Le Renard de l’histoire) et une performance spirite (Cantique Quantique). C’est cette dernière qui est la convive du festival Bruit. Une bien curieuse convive.

Dérive en solitaire

Seul au milieu d’un comité aussi restreint que celui d’une vraie séance de spiritisme, ou presque, Antoine Cegarra est un conteur à l’image de son sujet : hanté. Dans son écriture personnelle, d’autres s’invitent constamment. Elles sont de toutes sortes. D’abord, il y a Au bonheur des morts de Vinciane Despret, une enquête sur la place des morts parmi les vivants. Au fil du récit hétéroclite de l’artiste, s’accrochent ensuite les mots de Shakespeare, de Baudelaire ou encore d’Heiner Müller, mais aussi ceux du réalisateur de Star Wars, George Lucas… Tout comme il brouille les frontières entre l’ici et l’au-delà, Antoine Cegarra mélange avec bonheur – et terreur – bien des êtres et des cultures.

Anaïs Heluin