Boccherini par Ophélie Gaillard et le Pulcinella Orchestra

Ophélie Gaillard l’affirme d’emblée : « Luigi Boccherini est sans doute le violoncelliste le plus fascinant de toute l’histoire ». Elle le retrouve plus de dix ans après un enregistrement remarqué (« Madrid », sur le label Ambroisie). Entre-temps, Pulcinella, l’ensemble qu’elle a fondé, s’est étoffé et aguerri. Cela s’entend dans les Concertos pour violoncelle retenus – parmi le riche corpus du compositeur – pour ce nouvel enregistrement : les cordes de l’orchestre répondent avec une grande richesse de nuances aux inventions virtuoses de l’écriture pour violoncelle. Le Pulcinella Orchestra a bel et bien trouvé sa couleur dans ces œuvres, en faisant par exemple le choix du pianoforte aussi bien pour la basse des concertos et de la Symphonie en ré mineur « La Casa del Diavolo » que pour l’accompagnement de la Sonate n° 2 pour violoncelle. Outre la fameuse « Musica notturna delle strade di Madrid », où l’ensemble recrée l’atmosphère fantasmée des nuits madrilènes, quitte à s’autoriser quelques « divagations sonores », ce double album révèle le magnifique Stabat Mater dans une orchestration pour quintette (2 violons, alto, violoncelle et contrebasse) qui souligne et renforce la beauté de la ligne vocale. Sandrine Piau y est éblouissante et l’enregistrement a su capter toute la force expressive qu’on lui connaît sur scène.

Jean-Guillaume Lebrun