Avishai Cohen

Non, ce n’est pas au Poisson Rouge, l’une des salles les plus courues du New York downtown, que se produira Avishai Cohen en ce jour d’avril placé sous le signe du poisson. Mais bel et bien à l’Olympia, mythique haut lieu parisien qu’il a déjà eu l’heur de fouler par le passé. Comme en 2011, en trio, la formule classique du jazz, qu’il parvient à réinventer malgré les références historiques (de Jamal à Jarrett, sans oublier EST). « Le fait que ma discographie, jusqu’à présent, n’ait compté qu’un seul album en trio [Gently Disturbed, en 2008 avec Shai Maestro et Mark Guiliana, ndlr] reflète mal le fait que ma musique a toujours été écrite pour – et exécutée par – ce type de formation. A mes yeux, le Trio ne s’est d’ailleurs jamais arrêté : depuis des années, il n’a pas cessé de tourner, et il reste à la base de la plupart de mes projets… »

Puissance Trois

C’est donc ce format qu’il a choisi pour son nouvel album From Darkness, où il signe encore toutes les compositions, à l’exception de la coda finale, « Smile », signée Charlie Chaplin ! On l’y retrouve tel qu’en lui-même, une singularité typique, un jazz mélodique, qui peut oser les grands écarts harmoniques. A ses côtés, deux partenaires au diapason de ses intentions : le pianiste Nitai Hershkovits et le batteur Daniel Dor. « Tous deux emportent ma musique dans des lieux et des perspectives que je ne soupçonnais pas : je ne peux pas rêver mieux. » Pour une plongée au cœur, non pas des ténèbres, mais de l’intime, qui devrait encore une fois résonner du plus bel écho dans ce temple magnifique.

Jacques Denis