« L’écriture de Julie Douard est pour moi un amour de jeunesse. Je la rencontre lorsque je commence à faire du théâtre et c’est un texte d’elle, Ferdinand l’impossible, que je monte lorsque je reprends la direction de la compagnie Actea en 2000, devenue depuis La Cité Théâtre. Peuplé de personnages un peu paumés, un peu en marge de la société, décalés par rapport à la moyenne, l’univers de cette autrice me passionne par sa manière d’imposer le débat. Grâce à son art du portrait, porté par une langue extrêmement précise, elle va au-delà des apparences que chacun entretient devant son prochain. Dans Augustin Mal n’est pas un assassin, elle interroge à travers son personnage éponyme ce qu’est le Mal, où il se cache quand la société se focalise sur #Metoo. Sans être un criminel, Augustin Mal a des problèmes, notamment avec les femmes. Julie Douard ne fait pourtant pas son procès. Grâce à son monologue intérieur, elle nous donne aussi accès aux fragilités de son personnage.
La banalité d’Augustin Mal
Pour incarner Augustin Mal, j’ai choisi François Bureloup, qui est plutôt un acteur de cinéma et de one-man show. Il est doué d’une force comique importante pour le spectacle. Dans « Augustin », il y a « Auguste » : comme ce type de clown, le protagoniste de Julie Douard est un être seul et démuni. Construit selon une progression chronologique, le texte nous donne d’abord l’image d’un doux fêlé, d’un misogyne dans la moyenne de son époque. Mais un événement vient perturber cette vision. Augustin Mal nous amusait ; tout d’un coup il nous gêne, on se demande ce qu’on fait là à l’écouter raconter ses aventures. Ce personnage dont personne ne s’occupe pose la question de notre responsabilité collective dans la fabrique des « monstres » avec qui nous vivons, et qui incarnent une forme de banalité du mal ».
Propos recueillis par Anaïs Heluin
à 14h30. Relâche le mercredi. Tel : 04 32 76 24 51. www.theatredeshalles.com
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