Étonnamment, les créations du Royal Court Theatre, institution londonienne dédiée aux écritures théâtrales contemporaines, sont demeurées jusqu’ici quasi absentes des scènes françaises. Raison de plus pour aller découvrir les trois monologues hors du commun d’Alistair McDowall interprétés par une actrice sidérante : Kate O’Flynn. Striée d’échappées vers un ailleurs fantasmagorique, qui tentent de s’extirper d’un réel angoissant, la partition relate une expérience viscérale, contrastée, d’une exigence folle pour la comédienne. Dans le premier volet de la trilogie, Northleigh, 1940, le plus narratif et le plus historique, une femme est enfermée chez elle sous la menace de bombardements aériens. Comme un écho au passé du quartier de l’auteur, au Sud de Manchester.
La vulnérabilité de notre condition
Le second volet, In Stereo, fractionne l’existence et la voix d’une femme en une multiplicité d’expressions, dont celle qui anime un écran de télévision. Enfin, moment culminant, le dernier épisode laisse place à l’exposition d’une vie, à travers une langue qui éclate, qui s’est défaite de ses règles, de sa syntaxe, de ses repères, faisant écho par certains aspects à la drôlerie tragique de Beckett. Les mots d’Alistair McDowall portés par Kate O’Flynn impressionnent. Ici, l’esprit s’aventure dans des zones irréelles, où la routine côtoie des abîmes, racontant la vulnérabilité de notre humaine condition. Il est rare d’assister à une performance d’un tel niveau.
Agnès Santi
à 19h, relâche le 19. Tel : 04 90 14 14 14. Durée : 1h30.
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