Elle s’appelle Blanche Baillard. Elle a 26 ans, habite à Caen. Blanche ne travaille pas. Blanche n’a pas d’enfant, pas de petit ami. Elle vit seule, à distance du monde, qui semble la mettre en danger. On la découvre chez elle, entre un canapé, une table de cuisine, un réfrigérateur, un portant à vêtements. Blanche nous parle, se parle, raconte son histoire à une maison de production par le biais d’une caméra (manipulée sur scène par Valentin Morel). On voit son visage en gros plan, projeté sur grand écran. Elle rend ainsi compte de son traumatisme. Son agression. Son viol. Une fois le témoignage achevé, le film sera visionné. Peut-être Blanche fera-t-elle partie des cinq candidates choisies pour participer à un show télévisé. Si elle met suffisamment d’émotion dans ses propos, dans ses expressions. Si on ne lui préfère pas d’autres concurrentes : pour des raisons arbitraires, forcément triviales.
Une blessure qui ne se referme pas
Au Théâtre de l’Oulle, dans une belle mise en scène de Nadia Jandeau, c’est l’admirable Alice de Lencquesaing qui donne vie au destin écorché de Blanche. La comédienne, que l’on connaît surtout au cinéma, prouve ici qu’elle est aussi une formidable interprète de plateau. Son jeu se nourrit d’une grande droiture, d’une grande finesse, jusque dans la colère, d’une grande intériorité. La chose est d’autant plus remarquable que le sujet pourrait tendre au pathos. Ce n’est jamais le cas. Maniant avec habileté le sens de la rupture et de l’ellipse, la pièce de Valérie Lévy privilégie la netteté aux facilités psychologiques. De façon quasi clinique, Alice de Lencquesaing dessine un personnage qui touche et qui ébranle. En se confiant à nous, Blanche tente d’oublier. Pour continuer de vivre. Ou du moins essayer.
Manuel Piolat Soleymat
à 12h15. Relâche les 10, 17 et 24 juillet. Tél. : 09 74 74 64 90. Durée : 1h05
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