Alexandre Baldo et l’ensemble Mozaïque font revivre l’art d’Antonio Caldara

Antonio Caldara (1670-1736) fut durant vingt ans maître de chapelle à la cour de Charles VI à Vienne. Il y accomplit une œuvre abondante qu’il avait débutée à Venise avant de la poursuivre au gré de ses voyages et de ses fonctions de musicien officiel, notamment à Mantoue, à Rome, puis en Espagne. Aujourd’hui, pourtant, cette œuvre riche notamment de plusieurs dizaines d’opéras, reste méconnue, même si elle a ses adeptes parmi les admirateurs de l’art de Farinelli – citons Philippe Jaroussky ou Cecilia Bartoli –, le compositeur ayant écrit de nombreux airs pour le castrat.

Soliste incontournable

C’est une autre relation qu’explore le jeune baryton-basse Alexandre Baldo avec l’ensemble Mozaïque, qu’il a fondé durant ses études au Mozarteum de Salzbourg. À travers l’enregistrement qui vient de paraître chez Pan Classics – et à l’occasion du concert organisé par Philbarock et l’association Un pied en scène –, il fait revivre l’inspiration que Caldara trouva auprès de la basse Christoph Praun, soliste incontournable de la chapelle impériale durant un demi-siècle. Alexandre Baldo a travaillé sur les manuscrits conservés à la Bibliothèque nationale autrichienne pour composer un programme passionnant, centré sur les opéras créés à Vienne – de Coriolanus (1717) à Thémistocle (1736), en passant par Scipion en Espagne (1722) ou Mitridate (1728) – dont il offre une éblouissante redécouverte.Réservations ici.

Jean-Guillaume Lebrun