La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Danse - Entretien / José Montalvo

Y Olé !

Y Olé ! - Critique sortie Danse Paris Théâtre national de Chaillot
Crédit : Patrick Berger Légende : José Montalvo crée Y Olé ! à Chaillot.

Théâtre National de Chaillot / Chorégraphie José Montavo

Publié le 25 mai 2015 - N° 233

Un titre qui claque, annonçant l’exubérance et la fête, mais une pièce qui, en filigrane, contient beaucoup de l’intime du chorégraphe José Montalvo.

José Montalvo : Beaucoup de choses ont changé, et j’ai eu la chance que Didier Deschamps accepte ces tranformations ! Est venu à moi le souhait de rendre un hommage indirect à mon père, qui est mort pendant que je faisais Don Quichotte, et à travers lui à mes pères et à mes pairs en danse. Toujours sur la base du Sacre du Printemps, j’ai également voulu m’orienter vers une dimension de renaissance, de renouveau, de vie, de vitalité, de fête, que le printemps peut évoquer. Et aussi rendre hommage à la danse flamenco, qui est présente dans mes spectacles depuis des années, mais de façon plus discrète. Mes parents sont des réfugiés espagnols, ma mère était danseuse de flamenco, et j’ai découvert la danse un peu à travers elle. Le spectacle joue sur ces deux volets : l’un est une exubérance printanière, et l’autre reconstitue une fête flamenca en jouant sur l’entremêlement entre art majeur et art mineur. Un peu comme si, dans une soirée flamenca, on s’amusait à reprendre les rythmes très complexes du Sacre du Printemps. C’est un ballet qui a été monté plus de 200 fois, auquel une foule de chorégraphes s’est confrontée. Il évoque en lui-même beaucoup de la mémoire et l’Histoire de la danse qui nous constitue.

« Des moments où la beauté peut naître d’un bouquet d’opposés. »

C’est une mémoire qui est par exemple portée par beaucoup d’interprètes qui viennent du hip hop…

J. M. : Depuis plus de vingt ans, j’ai essayé de constituer un ballet dont la particularité est d’accueillir des pratiques corporelles différentes, pour que tout cela crée une harmonie, une beauté ; quelque chose de l’ordre du plaisir et d’une  jubilation  naissant de cette diversité. C’est comme une sorte de musée imaginaire de la danse. L’écriture travaille sur les fondamentaux de chacune de ces pratiques, sur le rapport à l’espace, au temps, au rythme… Il s’agit de les faire fonctionner ensemble, et c’est compliqué. Dans ce que nous sommes en train de composer, une polyphonie des lignes se met en place, où le travail de chaque pratique corporelle sur le Sacre prend sa place puis s’entrelace aux autres. A partir des fondamentaux, on arrive à trouver des ponts, des dialogues, et des moments où la beauté peut naître d’un bouquet d’opposés. C’est aussi une façon de parler d’aujourd’hui, de ce que sont nos vies et nos villes.

 

Propos recueillis par Nathalie Yokel

A propos de l'événement

Y Olé !
du mercredi 17 juin 2015 au vendredi 3 juillet 2015
Théâtre national de Chaillot
1 Place du Trocadéro et du 11 Novembre, 75016 Paris, France

A 15h30 les 21 et 28 juin, à 17h le 27 juin, à 20h30 les 17, 18, 19, 20, 23, 24, 25, 26, 30 juin, 1er, 2 et 3 juillet. Tél. : 01 53 65 30 00.

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