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"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Classique / Opéra - Entretien / Nicolas Courjal

Une basse au sommet

Une basse au sommet - Critique sortie Classique / Opéra Marseille Opéra de Marseille
© NEIL GILLEPSIE

Entretien Nicolas Courjal
OPERA DE PARIS / OPERA DE MARSEILLE

Publié le 23 février 2018 - N° 263

Le passage du cap de la quarantaine aura été pour la basse Nicolas Courjal celui de l’épanouissement de son talent. Il revient sur la scène de l’Opéra de Marseille où il chante régulièrement pour une prise de rôle marquante – Phanuel dans Hérodiade de Massenet – et prépare son retour à l’Opéra Bastille au printemps dans la reprise attendue de la production réunissant L’heure espagnole et Gianni Schicchi dans la mise en scène de Laurent Pelly.

Que représente pour vous la prise de rôle de Phanuel dans Hérodiade de Massenet ?

Nicolas Courjal : Ce rôle se situe dans l’évolution naturelle de ma voix après les Diables des Contes d’Hoffmann à l’Opéra de Monte-Carlo en janvier dernier. Entre temps je serai revenu au bel canto avec Sonnambula pour ne pas toujours rester sur de la musique dramatique. On dit souvent que Massenet est le Puccini français. Comme son acolyte italien, il écrit tout – les rubati, les intentions, les nuances, etc…- et son orchestration est dense mais tout autant fine et détaillée. Cela permet de vraiment utiliser toute une palette de couleurs et d’émotions, vocales comme théâtrales.

« J’aime ma langue maternelle, sa force poétique, j’aime jouer avec ses mots et les chanter. »

Vous chantez souvent à l’Opéra de Marseille. Quelle est votre histoire avec cette maison ?

N. C.: Mon premier engagement à Marseille remonte à 2010, et depuis j’y reviens régulièrement. J’ai la chance que Maurice Xiberras, le directeur de l’Opéra, me fasse confiance et jalonne mon parcours de rôles qui me font évoluer année après année. Un chanteur a besoin de se sentir soutenu pour avancer et s’épanouir.

La musique française, sans occuper toute votre activité, représente une part très importante de votre agenda…

N. C.: Mon but est de découvrir le plus d’univers musicaux différents. Le répertoire vocal est tellement vaste ! C’est cette richesse qui m’a passionné quand j’ai commencé mes études de chant. J’adore autant chanter Pimen en russe (Boris Godounov), Philippe II en Italien (Don Carlos) que Les Diables en français dans Les contes d’Hoffmann. Mais j’aime ma langue maternelle, sa force poétique, j’aime jouer avec ses mots et les chanter.

Vous venez de fêter vos quarante-cinq ans et vous fréquentez les scènes internationales depuis déjà de nombreuses années. Pourtant votre statut semble avoir récemment changé pour faire de vous une voix de référence…

N. C.: La quarantaine, c’est l’âge de l’épanouissement pour les voix de basse, si vous en avez pris soin avant avec patience… La quarantaine c’est l’âge où enfin on ne vous dit plus que vous êtes trop jeune pour le rôle !

On vous entendra aussi prochainement à l’Opéra de Paris dans Don Inigo Gomez pour L’heure espagnole et Betto pour Gianni Schicchi dans la mise en scène de Laurent Pelly, reprise d’une production de 2004. Comment abordez-vous ce spectacle ?

N. C.: Ma dernière collaboration avec l’Opéra de Paris remonte à 2009, c’est donc avec beaucoup de plaisir que je reviens chanter dans l’immense vaisseau de Bastille pour servir ces deux bijoux musicaux.

 

Propos recueillis par Jean Lukas

A propos de l'événement

Hérodiade
du vendredi 23 mars 2018 au vendredi 30 mars 2018
Opéra de Marseille
2, rue Molière – 13001 Marseille

Tél. 04 91 55 11 10 ou 04 91 55 20 43

L'heure espagnole /​ Gianni Schicchi :  Opéra Bastille. Place de la Bastille,  75012 Paris. Du 17 mai au 17 juin. Tél. : 08 92 89 90 90.

 

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