Tigran Hamasyan

Au printemps dernier, il a publié un disque en solo intitulé The Ancient Observer (Nonesuch). Comme si du haut de ses trente ans, l’ancien enfant prodige regardait le monde — et la musique — avec une sagesse immémoriale. Il faut dire que Tigran Hamasyan, profondément attaché à ses origines arméniennes, porte en lui des traditions multiséculaires (il a d’ailleurs enregistré un album d’hymnes sacrés avec le Chœur national d’Erevan pour ECM), dans lesquelles il puise une large part de son inspiration, confrontant ce matériau mélodique ancestral à l’influence contemporaine du hip-hop, du métal ou de l’électro, en recourant parfois à des effets vocaux qu’il ajoute à son jeu de piano virtuose. Un mélange souvent détonant, qui séduit par sa fougue et sa créativité emportée.

Vincent Bessières