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Suresnes Cités Danse

Suresnes Cités Danse - Critique sortie Danse
Crédit : Companhia Urbana de Dança Légende : La compagnie brésilienne de Sonia Destri est à Suresnes Cités Danse

Publié le 10 janvier 2011 - N° 184

L’an dernier, le festival fêtait ses dix-huit ans, l’âge de la maturité et des bilans. Très ancré dans le paysage chorégraphique français, l’événement provoque rencontres, débats et créations.

Depuis la première édition en 1993, Suresnes Cités Danse a assis son projet et ses partenariats en donnant au hip hop un véritable espace d’expression scénique et un lieu pour le dialogue entre les esthétiques. On retient particulièrement l’idée des Cités Danse Variations, point de rencontre entre des chorégraphes contemporains et des danseurs hip hop, lieu aussi de crispations et jeux de pouvoir pour les uns comme pour les autres. Ces passerelles ont donné naissance à de petites perles chorégraphiques sur fond de débat passionné entre les puristes et les partisans du mélange. Cette effervescence prenait forme alors que le hip hop commençait à s’organiser autour de personnalités – toutes passées par Suresnes – et prenait la scène à bras le corps. En dix-huit ans, de l’aveu même du festival, Suresnes Cités Danse est devenue une « très efficace machine à produire »*, parfois d’ailleurs dans des conditions de temps inconfortables. Cette année encore, pas moins de sept créations sont au programme de cette nouvelle édition, avec des chorégraphes devenus des valeurs sûres comme Sébastien Lefrançois, l’allemand Storm ou la brésilienne Sonia Destri, de jeunes artistes comme Céline Lefèvre, ou des petits nouveaux dans le système comme le Collectif 4ème Souffle créé pour l’occasion, Misook Séo et le danseur étoile de l’Opéra de Paris Jérémie Bélingard.
 
Collaborations internationales
 
Ces deux derniers sont les invités des Cités Danse Variations et ont en commun d’être, dans leur quotidien, les dépositaires d’un langage formel, pour l’une hérité du Ballet National de Corée, pour l’autre de l’Opéra de Paris. A l’instar de sa collègue Marie-Agnès Gillot qui amorçait en 2007 une première collaboration entre la grande maison parisienne et Suresnes, Jérémie Bélingard donne à cinq danseurs hip hop l’occasion de s’engouffrer dans une odyssée amoureuse et fantaisiste (Bye Bye Vénus). Misook Séo préfère quant à elle parler de Contrastes dans cette rencontre – et le mot est faible si l’on se tient à l’univers formaté d’une de ses dernières pièces Fluide. Très remarquée avec Nos Limites, où les danseurs se confrontaient à l’enfermement, la compagnie Alexandra N’Possee de Martine Jaussen et Abdennour Belalit propose Odyssée, une création franco-russe, comme un voyage initiatique au cœur d’un vaisseau à l’épreuve du monde. Habituée des lieux, Blanca Li s’attache dans son nouveau projet à la fièvre électro portée par huit danseurs en plein kif. Abou Lagraa se situe lui aussi dans une démarche de croisements, qui traverse Nya, sa nouvelle création. Il s’agit ici de travailler avec dix danseurs de la cellule contemporaine du Ballet National Algérien, brassant l’idée d’échange, de formation et de professionnalisation. Un pont, comme un point commun à la démarche du Théâtre Jean Vilar de Suresnes.

Nathalie Yokel


* lire à ce propos « Suresnes Cités Danse, Hip hop & Cies, 1993-2010 », d’Isabelle Calabre, édité pour les dix-huit ans du festival par le Théâtre de Suresnes Jean Vilar.
 
 
Suresnes Cités Danse, du 7 au 30 janvier au Théâtre Jean Vilar, 16 place Stalingrad, 92150 Suresnes. Tel : 01 46 97 98 10. www.suresnes-cites-danse.com

A propos de l'événement


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