La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Entretien

Princesse vieille reine

Princesse vieille reine - Critique sortie Théâtre Paris Théâtre du Rond Point
Marie Vialle CR : Richard Schroeder

Entretien Marie Vialle

Publié le 28 août 2015 - N° 235

Pour la troisième fois, après Le Nom sur le bout de la langue et Triomphe du temps, Marie Vialle interprète un texte écrit par Pascal Quignard : Princesse vieille reine, où se content une histoire de femmes, et une histoire du corps féminin.

En quoi consiste ce nouveau texte de Pascal Quignard ?

Marie Vialle : C’est une suite de cinq contes, tous différents, esquissant cinq portraits de femmes, mais traitant en fin de compte de la même histoire d’une femme. Comme le titre l’indique, on passe d’une jeune femme en âge d’être princesse à une très vieille reine. Un peu comme une petite fille qui s’imaginerait des vies futures.

C’est votre troisième projet avec Pascal Quignard…

M.V. : Quand j’ai lu Le Nom sur le bout de la langue, j’ai tout de suite eu envie de dire ce texte, de l’apprendre par cœur, de le jouer. Mais depuis, notre manière de travailler a évolué. Princesse vieille reine a été écrit par Pascal Quignard pour que je le joue : le texte a évolué, nous avons fait des allers retours entre l’écriture et la scène. Le livre, qui paraîtra en septembre, sera même sensiblement  différent de ce qui se jouera sur scène.

Qu’est-ce qui vous séduit dans cette écriture ?

M.V. : Son évidence, sa simplicité et sa complexité en même temps. Ces textes explorent diverses strates de la pensée. C’est très porteur et très puissant pour un acteur. Et dans ces contes, les femmes ont une part très engagée. Elles choisissent leurs désirs – fût-il sexuel – et elles décident de leur vie. Quelque chose s’épanouit et se libère dans ce parcours de princesse à vieille reine. Ces contes sont aussi vivaces et crus que peut l’être la vie dans son intensité.

« Ces contes sont aussi vivaces et crus que peut l’être la vie dans son intensité. »

L’écriture de Quignard est souvent référencée et poétique, est-ce difficile à jouer ?

M.V. : On réfléchit beaucoup face aux textes de Quignard, mais au moment du jeu, il ne faut plus être dans la pensée. Son écriture est aussi très physique, et exige d’être très concret, très centré, très incarné.

Et vous travaillez seule ?

M.V. : Absolument seule. Et pour travailler ce texte, j’éprouve le besoin de me retrouver seule, de m’enfermer, de le faire, de le refaire. Je n’ai pas de regard extérieur permanent. Jean-Claude Fonkenel, qui est à la lumière, m’assiste un peu. J’ai eu quelques rendez-vous avec Pascal Quignard. Mais j’avais envie de m’autoriser à construire un univers en solitaire, de créer seule, jusqu’au bout.

A quoi ressemblera cet univers ?

M.V. : Cette fois-ci, je ne jouerai pas de musique, même s’il y aura un accompagnement musical. Et comme on est dans les contes, je porterai plein de robes de princesse. C’est aussi pour montrer le plaisir du corps à s’habiller et à se déshabiller. Parce que ce texte, c’est aussi une histoire du corps féminin…

Propos recueillis par Eric Demey

A propos de l'événement

Princesse vieille reine
du jeudi 3 septembre 2015 au dimanche 27 septembre 2015
Théâtre du Rond Point
2 Avenue Franklin Delano Roosevelt, 75008 Paris, France

à 20h30, le dimanche à 15h30, relâche le lundi. Tél : 01 44 95 98 21.

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