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Danse - Festival

Montpellier danse : un passé très présent

Montpellier danse : un passé très présent - Critique sortie Danse

(crédit Franck Boulanger) : Postural, nouvelle création de Fabrice Ramalingom pour Montpellier.

Publié le 10 juin 2007

Les quarante-six œuvres chorégraphiques de l’édition 2007, dont une grande partie de créations, sont tissées entre elles par le fil rouge du souvenir : un souvenir bien présent en la figure de Dominique Bagouet, à travers films, reprises inédites, et pièces au répertoire de grandes compagnies.

A Montpellier, Dominique Bagouet n’est pas l’ombre d’un chorégraphe disparu il y a quinze ans, mais l’incarnation même d’un art devenu, à travers lui, une institution dans cette ville. On lui doit bien sûr le premier Centre Chorégraphique National, de même que le fourmillement d’artistes présents aujourd’hui en ces lieux, né de son désir de danse. Sans pour autant jouer la carte de la commémoration, le festival propose de nous replonger dans l’œuvre de Bagouet de diverses façons, comme autant de ponctuations dans une manifestation toujours très ouverte à toutes les danses. Seule pièce créée par Bagouet pour l’extérieur, La Valse des fleurs renaît exceptionnellement vingt-cinq ans après sa création à Montpellier : grâce au travail de transmission de la danseuse Sylvie Giron pour le Conservatoire de Région, le défilé baroque des interprètes en crinolines pastel ouvrira la voie de la révolution des formes telle que l’écrivait Dominique Bagouet. Petits gestes délicats, complexité dans la composition, le tout sert un va-et-vient constant entre l’héritage classique et la grande liberté d’un mouvement limpide et contemporain. C’est aussi ce que l’on retrouve dans des pièces comme Jours étranges ou So Schnell, que l’on reverra dansées par la troupe suisse du Ballet du Grand Théâtre de Genève. Côté solo, c’est Christian Bourigault qui montrera sa réinterprétation de F. Stein, et Grégory Beaumont, du Ballet de Lorraine, Une danse blanche avec Eliane.

Des auteurs d’aujourd’hui dans un contexte chargé d’histoire

L’image vidéo, présentant des pièces, mais plus particulièrement Bagouet au travail, est présente sur toute la longueur de la manifestation. Dans l’ombre de sa disparition, une journée de réflexion est organisée avec de nombreuses personnalités, sous le très juste intitulé « Ce que le sida a fait à la danse, ce que la danse a fait au sida ». Une fois encore, les créations sont à l’honneur à Montpellier. Mathilde Monnier, figure incontournable de son paysage chorégraphique, offre Tempo 76, fruit d’une nouvelle recherche autour de la notion d’unisson. Avec l’œil critique de la chorégraphe, unisson n’est à coup sûr nullement synonyme d’uniformité… Chez Fabrice Ramalingom, le nombre (vingt et un hommes), n’implique pas l’unisson dans sa nouvelle création Postural : étude. Au cœur de la chorégraphie, une suite de postures comme partition propre à chaque danseur. Comme Ramalingom, Dominique Jégou a été danseur chez Bagouet. De retour à Montpellier, il montre sa dernière création Làicilà sur un texte de Michel Butor. Grande dame de la danse, invitée dès 1991 au festival par Dominique Bagouet lui-même, Trisha Brown occupe cette année une large place avec des créations et des pièces des années 70. Mais pas d’inquiétude, il en reste suffisamment pour les Tompkins, Rizzo, Ben Mahi, Wampach ou Pichaud, gages de la grande vitalité du festival.

A propos de l'événement


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