Lucas Debargue

On connaît bien l’histoire si singulière de Lucas Debargue, ce jeune pianiste révélé lors du Concours Tchaikovski à Moscou en 2015, dont il remporta le 4ème Prix et le Prix spécial des critiques… C’est aussi et peut-être surtout le public moscovite, littéralement envoûté dès le premier tour de la compétition, ainsi que Valery Gergiev (qui l’invita très vite au Mariinsky de Saint-Petersbourg pour un récital exceptionnel devant 3000 personnes), qui en firent le véritable vainqueur de la compétition… Depuis, Lucas Debargue, personnage fiévreux et solitaire, au charisme intrigant, a signé chez Sony et mène déjà une superbe carrière internationale. Son répertoire se résume à une poignée d’œuvres avec lesquelles il entretient une relation viscérale et réfléchie à la fois. Parmi celles-ci, la Sonate n° 1 op. 4 de Medtner, une des œuvres qui conquit le public du Concours (« J’étais complètement dans la musique, et je n’ai pas totalement réalisé ce qui se passait. Mais la salle était en folie. » se souvient-il). Et la monumentale Sonate en si mineur de Liszt. « Cela ne m’intéresse absolument pas de tout jouer. Je n’ai rien à prouver, à qui que ce soit. Ce que je cherche à faire, c’est de sélectionner et construire très attentivement mes programmes. Les œuvres que je joue correspondent à des points de rencontre, à une nécessité, à un appel que je ressens face à certaines pièces » explique le jeune pianiste que l’on a pris l’habitude de comparer, pour sa singularité, sa timidité et son indépendance artistique, à un certain… Glenn Gould.

J. Lukas