Le Petit Bain

C’est une histoire sans parole portée par la collaboration entre Johanny Bert et le chorégraphe Yan Raballand. Nul besoin de sous-titres en effet, lorsque le danseur découvre ce monticule blanc gentiment confiné. Son exploration débute alors, ouvrant la porte grillagée et se glissant à l’intérieur de la matière… L’étonnement commence dès que l’on perçoit la plasticité de cet élément et sa propre capacité à se mouvoir, comme à rester fixe. Entre force d’inertie et envol sans poids, entre masse compacte et multitude de micro-bulles, les possibilités sont infinies et les variations innombrables.

Une traversée des disciplines

Dès lors, l’imagination peut se mettre en marche : le personnage s’amuse à reconstituer des paysages imaginaires qui prennent plus ou moins forme dans les amas de mousse qu’il manipule. Qu’ils soient briques, nuages, ou neige, solides ou fragiles, les voilà qui prennent vie, portés par une gestuelle douce, fluide et délicate. De la danse, on passe sans y penser au jonglage, tant la minutieuse manipulation de l’objet-mousse est au cœur du spectacle. Jusqu’à ce qu’un ultime émerveillement nous conduise dans l’art de la marionnette, et mette fin à cette parenthèse d’où l’on ressort doux, apaisé, presque en lâcher-prise.

Nathalie Yokel