Le Cirque poussière

C’est un cirque d’aujourd’hui bricolé à l’ancienne qui tient en équilibre sur le rebord des cases servant habituellement à découper proprement les arts de la piste en catégories bien nettes. Il aime à prendre le contre-pied et taquine volontiers les appellations contrôlées. « Actuellement, c’est une Compagnie étiquetée « de cirque » ; mais on peut y trouver des pelures de théâtre, des rognures de musiques, des éclats de danse et autres fruits à coques. » prévient Julien Candy, fondateur de la compagnie, qui s’est d’ailleurs donnée deux noms (La Faux Populaire et Le Mort aux Dents). Dans Le Cirque poussière, son quatrième opus, il revient à l’artisanat du métier d’artiste et aux disciplines classiques, telles que le cadre aérien. « A l’heure où le quotidien, habité de ses technologies, avance à toute vitesse, il m’apparaît comme une évidence de ne pas recourir à ces mêmes outils pour le dénoncer ou le sublimer ; mais au contraire, de reprendre un rythme oublié pour certains, inconnu pour les jeunes, » annonce-t-il. Porté par la bonne humeur et la trempe généreuse de quatre circassiens, ce Cirque poussière tourne sur un manège d’enfant et fleure bon la patine des souvenirs.

Gw. D.