La Ville

Alain Mollot a signé avec La Ville son dernier spectacle, et c’est sans doute avec une très grande émotion que les acteurs donneront vie à cette pièce. Fondateur du Théâtre de la Jacquerie en 1974 avec des comédiens rencontrés à l’école Jacques Lecoq (où il a enseigné), homme de théâtre passionné et engagé, codirecteur du Théâtre Romain-Rolland de Villejuif de 2001 à 2010, Alain Mollot a su créer tout au long de sa vie un théâtre populaire et exigeant, un théâtre en partage et en dialogue avec le public, sachant mêler avec science divers langages théâtraux.

Mêler hyperréalisme et surréalisme 

Dans La Ville de l’auteur sibérien Evgueni Grichkovets, né en 1967, Sergueï annonce à ses proches qu’il va partir. Envie de liberté et de larguer les contraintes ? Individualisme exacerbé ? Besoin métaphysique ? Une autre femme ? Un voyage d’affaires ? Cet irrépressible désir de fuir n’est pas expliqué, et un étrange dialogue, quasi clownesque, s’installe. « C’est ce dessin protéiforme, très contemporain,  qui m’a séduit dès le départ » souligne Alain Mollot, et la mise en scène ouvre diverses voies et perspectives.  « Il s’agit de créer un suspense poétique et drolatique où se mêlent hyperréalisme et surréalisme ». Une belle promesse, qui rappelle que les disparus laissent leur empreinte dans le monde, et que pour les artistes cette empreinte a une qualité unique et particulièrement vivante.

Agnès Santi