La petite renarde rusée

Ce trésor d’opéra est l’un des sommets de l’œuvre lyrique de Janacek, composé en 1924, au cœur d’une décennie phénoménale au cours de laquelle le compositeur tchèque signe aussi Katia Kabanova, L’Affaire Makrapoulos et De la maison des morts… Hymne à la nature, hommage à l’éternelle recommencement de la vie, affirmation féministe aussi, le livret de La Petite Renarde rusée, de la main du compositeur, « histoire gaie avec une fin triste », est inspiré d’une nouvelle populaire du poète Tesnohlidek publiée sous forme de feuilleton illustré dans un journal entre avril et juin 1920. Il raconte les aventures d’une renarde que l’on essaye de domestiquer mais dont l’instinct de liberté et la quête d’amour sont plus forts que tout, ou presque… La musique est au diapason de cette vitalité merveilleuse de l’animal. « C’est en jouant nous-mêmes du dialogue entre image et musique que nous souhaitons à notre tour donner vie à cet univers foisonnant, plus exactement par la réalisation devant les spectateurs d’un film mêlant dessins, théâtre d’objet, et chanteurs repris en direct pour être incrustés dans l’image. », souligne la metteure en scène Louise Moaty. Au pupitre d’une formation de 16 musiciens (l’ouvrage est joué dans la version réorchestrée par Jonathan Dove), Laurent Cuniot assure la direction musicale de cette nouvelle production de l’Arcal entouré de son ensemble TM + et d’une belle équipe de chanteurs composée de Noriko Urata, Caroline Meng, Laurent Bourdeaux, Philippe Cantor, Sylvia Vadimova, Françoise Masset, Paul Gaugler, Sophie-Nouchka Wemel et Joanna Malewski.

J. Lukas