La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Classique / Opéra - Entretien Edith Canat de Chizy

LA FUREUR DE COMPOSER

LA FUREUR DE COMPOSER - Critique sortie Classique / Opéra Paris Collège des Bernardins
© Gontier

CREATION / MUSIQUE VOCALE / COLLEGE DES BERNARDINS

Publié le 26 août 2013 - N° 212

Sous le titre La Fureur d’Aimer, Edith Canat de Chizy signe l’une des créations les plus singulières de l’édition 2013 du Festival d’Île de France. Au Collège des Bernardins, la compositrice française se laisse inspirer par la figure et la force spirituelle d’Hadewijch d’Anvers, poétesse flamande mystique du XIIIe siècle dont elle met en musique les Poèmes spirituels chantés ou dits par sept solistes, dans différentes combinaisons du solo au septuor. Une œuvre nouvelle mise en regard avec d’autres pièces de Hildegard von Bingen, Klaus Huber, Cristóbal de Morales et Claudio Monteverdi. Avec l’ensemble des Solistes XXI dirigés par Rachid Safir.

« Retracer pour l’auditoire l’itinéraire mystique d’Hadewijch. »

Comment avez-vous croisé la route d’Hadewijch d’Anvers?  

Edith Canat de Chizy : Je ne connaissais pas Hadewijch d’Anvers avant la proposition d’Olivier Delsalle, le directeur du Festival d’Ile de France. Par contre, je connaissais d’autres mystiques de cette époque comme Hildegard von Bingen ou Angèle de Foligno. J’ai été particulièrement intéressée par la liberté dont elle a fait preuve face aux autorités de l’Eglise en fondant les béguinages, communautés autonomes de religieuses. Sa poésie est violente, ardente, parfois exaltée. Mais les lettres à ses compagnes sont pleines de sagesse et de conseils empreints de bonté.

Quel est cet amour que vous évoquez avec elle dans La Fureur d’Aimer ?

E.C.C. : L’expression  » fureur d’aimer » est issue d’un de ses poèmes. Elle traduit l’ardeur de la rencontre avec Dieu. Comme chez d’autres mystiques, comme Saint Jean de la Croix ou Sainte Thérèse d’Avila, ou même dans le Cantique des Cantiques, l’itinéraire de cette relation à Dieu reste le même : la première étape est celle de la rencontre avec l’Aimé, la seconde est la désolation de son absence, période de purification, enfin la dernière consacre l’union. J’ai suivi ces trois étapes dans mon oeuvre.

Comment avez-vous conçu cette oeuvre vouée exclusivement à la voix, dans une alternance de voix parlées et chantées ?

E.C.C. : J’ai varié les effectifs en fonction de ces trois étapes : trois voix de femmes pour la première, trois voix d’hommes et baryton solo pour la seconde et enfin les sept voix célébrant l’union avec Dieu.  La viole de gambe accompagne chacune de ces formations.

Votre musique est présentée ici dans un rapprochement avec des oeuvres de Hildegard von Bingen, Klaus Huber, Cristóbal de Morales et Monteverdi…

E.C.C. : En concertation avec Rachid Safir qui dirige le concert, nous avons choisi des oeuvres qui entrent en résonnance avec les trois périodes évoquées: Hildegard von Bingen pour troix voix de femmes évoque la joie de la rencontre, avec une transcription de Klaus Huber, les Leçons de Ténèbres de Morales celui de la désolation de l’absence de l’Aimé, tandis que le Duo Seraphim de Monteverdi célèbre l’union définitive avec Dieu. Mes oeuvres sont en alternance avec ces musiques. Il s’agit de retracer pour l’auditoire l’itinéraire mystique d’Hadewijch.

 

Propos recueillis par Jean Lukas.

A propos de l'événement

Edith Canat de Chizy
du vendredi 20 septembre 2013 au vendredi 20 septembre 2013
Collège des Bernardins
18-20 Rue de Poissy 75005 Paris

Vendredi 20 septembre à 20h30. Tél. 01 58 71 01 01  Places : 21 à 26 €.
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