La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Entretien

La Cerisaie

La Cerisaie - Critique sortie Théâtre Ivry-sur-Seine _Théâtre des Quartiers d’Ivry
Yann-Joël Collin D.R.

Théâtre des Quartiers d’Ivry / d’Anton Tchekhov / mes Yann-Joël Collin

Publié le 26 avril 2016 - N° 243

Après La Mouette la saison dernière, Yann-Joël Collin met en scène La Cerisaie au Théâtre des Quartiers d’Ivry. Avec la même volonté de mettre en perspective et en critique la représentation théâtrale.

Quelles recherches sont à la base des spectacles que vous créez au sein de votre compagnie La Nuit surprise par le Jour ?

Yann-Joël Collin : Chaque projet de la compagnie est une nouvelle tentative de mettre en jeu, c’est-à-dire en perspective et en critique, la représentation théâtrale elle-même. Cela, de manière ludique, en plaçant la relation vivante au public au cœur de la démarche artistique. Chaque spectacle est donc conçu comme une aventure humaine, celle d’un groupe d’acteurs mis en situation de fabriquer la pièce dans le temps du spectacle, et d’entraîner le public dans le jeu complice de cette fabrication.

Comment tout cela va-t-il s’exprimer dans votre mise en scène de La Cerisaie ?

Y.-J. C. : D’abord en considérant que le théâtre réel, la scène, la salle, le bâtiment, est la Cerisaie. Ensuite en distribuant un rôle à jouer à tout le monde, public y compris, à partir de la liste des personnages. Acteurs et spectateurs auront donc ici pour mission de réaliser La Cerisaie. Il nous faut pouvoir éprouver ensemble le mouvement d’écriture de chaque acte, pour que l’on puisse tous, à chaque représentation, réinventer La Cerisaie sur le plateau, comme s’il s’agissait d’un impromptu.

« Le drame de La Cerisaie incite à une réflexion revivifiée sur le théâtre. »

Au-delà même de ces aspects, quelles dimensions de la pièce souhaitez-vous avant tout explorer à travers ce spectacle ?

Y.-J. C. : La Cerisaie est une comédie qui part du deuil pour provoquer un nouveau départ. C’est en interrogeant l’œuvre elle-même, à travers la seule dimension du théâtre et de la représentation, que l’on peut partager réellement toutes ses dimensions. Le drame de La Cerisaie incite à une réflexion revivifiée sur le théâtre, où la représentation de la fin d’un monde et du début incertain d’un nouveau implique, dans un temps actuel et un espace commun, une nouvelle aventure. Celle qui permet de poser activement la question de la culture et de son devenir : qu’est-ce qu’on fait là, tous ensemble, dans cette salle de théâtre et dans le monde ?

Vous venez à cette pièce après avoir créé La Mouette. Cette seconde mise en scène d’une pièce de Tchekhov est-elle pour vous une forme d’approfondissement ?

Y.-J. C. : Avec La Mouette, nous avons éprouvé un rapport particulier au public qui a fait que tout le monde, acteurs et spectateurs, a eu le sentiment d’être à l’intérieur même de la fiction, et plus encore d’être intégré au mouvement de l’écriture de Tchekhov. Comme si l’on construisait la pièce tous ensemble. Je voulais prolonger cet acte artistique qui consiste à mettre l’acteur au plus près de son art : le présent, le spectacle vivant. La Cerisaie nous permet de vivre plus pleinement encore avec le public ce théâtre en train de se faire. Tout le monde participera au bal et à la fête. Et tout le monde subira la vente de la Cerisaie.

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat

A propos de l'événement

La Cerisaie
du lundi 9 mai 2016 au dimanche 5 juin 2016
_Théâtre des Quartiers d’Ivry
1 Rue Simon Dereure, 94200 Ivry-sur-Seine, France

Le mardi, le mercredi, le vendredi et le samedi à 20h, le jeudi à 19h, le dimanche à 16h. Relâches les 11, 16, 23 et 30 mai. Tél. : 01 43 90 11 11. www.theatre-quartiers-ivry.com

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